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Paris: des logements sociaux inaugurés sur un ancien terrain de la famille Al-Assad

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image d'illustration - Bertrand Guay - AFP

Le terrain avait été confisqué en 2021 après la condamnation de l'ancien vice-président syrien pour blanchiment en bande organisée et détournement de fonds publics.

Trente-quatre logements sociaux ont été inaugurés mercredi à Paris sur un terrain ayant appartenu à Rifaat al-Assad, l'oncle du président syrien, dans l'un des quartiers les plus huppés de l'Ouest parisien, a constaté l'AFP.

Dans un communiqué, la Ville de Paris s'est félicitée d'avoir pu acquérir ce bien "mal-acquis" par Rifaat Al-Assad, suite à une décision de justice, en 2015.

"C'est un immeuble qui a une histoire particulière. Nous sommes devenus propriétaire de cette friche par expropriation", a déclaré sur place Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement.

"J'attendais depuis 26 ans"

Sur une parcelle de 780m², dans le très chic 16e arrondissement, 34 logements sociaux et une crèche ont été édifiés sur l'ancienne friche.

La mairie de Paris avait versé 9,5 millions d'euros d'indemnités d'expropriation à la Caisse des Dépôts. Le montant global des travaux s'élève à 6 millions d'euros, a indiqué Ian Brossat.

Ces logements sociaux ont été livrés aux bénéficiaires fin mars 2022. La plupart d'entre eux attendaient depuis des années l'accès à un logement social.

"J'attendais depuis 26 ans. Je suis contente mais on doit se faire à l'endroit", a témoigné anonymement une locataire interrogée par l'AFP, ajoutant: "on a l'impression que nous sommes des intrus. Les gens nous regardent bizarrement".

"L'objectif de ce projet était d'intégrer et de mixer plusieurs milieux et catégories sociales", a souligné M. Brossat, selon lequel le pourcentage du logement social dans le XVIe arrondissement "est passé de 1% en 2001 à 6% en 2022".

Des biens immobiliers estimés à 90 millions d'euros

En septembre 2021, l'ancien vice-président de Syrie Rifaat al-Assad, âgé de 84 ans, avait été reconnu coupable par la cour d'appel de Paris de blanchiment en bande organisée et de détournement de fonds publics syriens entre 1996 et 2016.

La cour avait ordonné la confiscation de l'ensemble de ses biens immobiliers frauduleusement acquis, évalués à 90 millions d'euros, et l'avait en outre condamné pour blanchiment de fraude fiscale aggravée et pour le travail dissimulé d'employés de maison. La Cour de cassation examinera le 7 septembre le pourvoi formé par Rifaat al-Assad.

Dans cette affaire, deux hôtels particuliers, des dizaines d'appartements, un domaine avec château et haras ainsi que des bureaux avaient notamment été saisis.

L.R. avec AFP