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Paris Île-de-France

Notre-Dame de Paris: les vestiges de l'incendie sont stockés dans un entrepôt à la localisation secrète

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Les élements de bois, de pierre et de métal calcinés extraits de Notre-Dame après l'incendie ont été conservés dans un entrepôt. Ils permettent d'en apprendre énormément sur la construction de l'édifice.

Sa localisation reste un secret bien gardé. Dans cet entrepôt de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France, des dizaines de milliers de morceaux de bois, de métal et de pierres calcinés lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris sont entreposés.

Sources extraordinaires de documentation de l'édifice, ces vestiges ont été minutieusement inventoriés et étudiés de façon à pouvoir réunir des informations pour permettre la restauration de la cathédrale, qui a été officiellement rouverte ce samedi 7 décembre.

"C'est à partir de ces éléments que la reconstruction la plus proche de l'identique a pu être faite", explique auprès de BFM Paris Florence Mousset, ingénieure d'études en charge de la gestion des réserves de ces vestiges.

Les employés qui travaillent dans l'entrepôt sont tous vêtus de combinaisons intégrales pour éviter toute potentielle contamination au plomb, matériau très présent dans la cathédrale. La sécurité est de mise depuis cinq ans autour de ces vestiges, et elle l'était particulièrement lors de leur extraction de la cathédrale, quelques jours après l'incendie.

"Il a fallu procéder avec des engins télécommandés"

"Les archéologues ne pouvaient pas accéder aux débris eux-mêmes puisqu'ils étaient sous des voûtes qui menaçaient de s'effondrer. Il a fallu procéder avec des engins télécommandés qui allaient prélever soigneusement ces éléments en fonction du repérage que l'on avait fait", précise Stéphane Deschamps, chef du service régional d'archéologie de la DRAC francilienne.

Le devoir de ces archéologues: conserver l'ensemble de ces vestiges. Le moindre débris a été prélevé, des éléments précieux et historiques qui sont destinés à la conservation et à la science. Ils ont d'ailleurs été considérés comme vestiges archéologiques par la DRAC.

"C'est la première fois effectivement, qu'on a une telle exhaustivité", assure le directeur de la DRAC Île-de-France Laurent Roturier.

"La charpente, surnommée "la forêt", avait été numérisée avant l'incendie, donc c'est une grande chance, mais beaucoup d'éléments de Notre-Dame n'étaient pas connus et c'est ce qui est aujourd'hui étudié ici", précise-t-il, avec l'objectif d'avoir "la connaissance exhaustive et approfondie de la manière dont Notre-Dame s'est construite au fil des siècles".

Si une partie de ces éléments a vocation à être exposée dans des musées, d'autres seront conservés pour la recherche.

Bettina de Guglielmo avec Glenn Gillet