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Mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po: Gabriel Attal annonce saisir la justice

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Mardi 12 mars, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de la prestigieuse école de sciences politiques, dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine". La direction avait annoncé saisir "la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables".

La polémique autour de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po continue d'enfler. Ce mercredi 13 mars, le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu dans la prestigieuse école parisienne pour s'exprimer devant le Conseil d'administration. Il a notamment annoncé avoir déclenché l'article 40, à savoir la saisie du procureur de la République, comme l'a appris BFMTV auprès d'un membre du Conseil d'administration.

Plus tard dans la soirée, Sciences Po a annoncé avoir saisi le procureur "en étroite collaboration avec le ministre de l'Enseignement et de la Recherche", "pour des faits à caractère antisémite".

La veille, mardi 12 mars, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de la prestigieuse école de sciences politiques, dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".

"Plusieurs lignes rouges ont été franchies" selon la direction

Une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avait alors "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X. "

La phrase "Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste", avait été lancé selon des propos rapportés par l'UEJF sur X.

La direction de Sciences-Po avait annoncé saisir "la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables", considérant auprès de l'AFP "que plusieurs lignes rouges ont été franchies".

L'affaire a fait réagir jusqu'au sommet de l'État, Emmanuel Macron dénonçant en Conseil des ministres ce mercredi des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables".

"Le poisson pourrit toujours par la tête"

Dans son propos devant les membres du Conseil d'administration, le chef du gouvernement a rappelé qu'il y avait toujours eu des débats à Sciences Po. "Je pense que les Français s'interrogent très fortement et très profondément sur une forme de pente, de dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po", a expliqué le chef du gouvernement, faisant part de sa "préoccupation".

"Une expression célèbre dit que le poisson pourrit toujours par la tête. Moi, je pense que c'est ça ce que les Français sont en train de se dire. Donc évidemment, ça ne peut pas rester sans réponse", a-t-il ajouté.

"Ce qu'il s'est passé, sans autorisation et la manière de l'afficher, c'est intolérable, c'est anormal (...) une ligne rouge a été franchie", a ajouté la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, au micro de BFMTV.

Gabriel Attal a également annoncé que le respect des valeurs de la République et de la liberté d'expression vont être inscrits dans le contrat d'objectifs de la future direction.

L'école parisienne est également secouée par une autre affaire: la démission de son directeur, Mathias Vicherat, accusé de violences conjugales. À ce propos, selon nos informations, Gabriel Attal a indiqué qu'un administrateur provisoire va être nommé par l'État.

Benjamin Duhamel, Loïc Besson avec Fanny Rocher avec AFP