Mantes-la-Jolie: le calvaire des habitants d'une tour de 17 étages, régulièrement privés d'ascenseur

Dans le quartier du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), les habitants de la tour Mercure, haute de 17 étages, vivent un calvaire depuis le 1er juillet. Les ascenseurs, régulièrement en panne, obligent les 86 familles qui y résident à gravir chaque jour les escaliers. Malgré les interventions quasi-quotidiennes des techniciens, les réparations ne tiennent que quelques jours, voire, le plus souvent, quelques heures.
Parmi les habitants de la tour, des personnes âgées, handicapées ou avec enfants en bas âge, dont la vie quotidienne s'est particulièrement compliquée. Au micro de BFM Paris, la fille d'une habitante du 17e étage confie les difficultés que rencontre sa mère, parfois "obligée" d'aller manger chez une autre de ses filles "parce qu'elle ne peut pas remonter 17 étages". "Vous imaginez, après avoir fait sa journée de travail, on est fatigué, on n'a pas envie de monter 17 étages à pied, c'est pas possible", fulmine sa fille.
"Les médecins ne veulent plus monter, comment on fait?"
Au sentiment d'abandon, partagé par les locataires, s'ajoutent les inquiétudes pour les habitants les plus fragiles. "Ici, il y a plein de gens qui sont malades. Ils ont une crise cardiaque en pleine nuit: comment fait-on venir un médecin? Ils ne veulent plus monter, les secouristes non plus. Comment on fait? On meurt sur place?", s'emporte une habitante du 8e étage.
Car, quand les ascenseurs sont brièvement fonctionnels, la plupart des locataires préfèrent continuer à prendre les escaliers, par peur d'un accident. En 2015, dans le même quartier, un enfant de 7 ans est mort dans un ascenseur géré par l'ascensoriste Otis, un drame qui reste dans les mémoires.
Le bailleur promet 100.000 euros de travaux
Les locataires, dont la tour est promise à la démolition d'ici 7 à 10 ans, accusent le bailleur-propriétaire CDC Habitat de ne pas vouloir investir. Interrogé à notre micro, Christophe Chanu, directeur du patrimoine de CDC Habitat, assure que des investissements sont en cours.
"Nous avons passé commande de plus de 100.000 euros de remplacement de ces portes pour qu'on ait une réparation durable et qu'on n'ait pas à bricoler une réparation tous les trois jours. Ce délai est un peu long, car il faut fabriquer les portes, les mettre en oeuvre. On a apporté deux réponses: des portages de colis, de courses, de paquets et aussi des portages de personnes", explique-t-il.
Le devis des travaux, dont le montant s'élève à 106.000 euros, a été signé cette semaine avec Otis. Ils devraient durer 12 semaines. Un délai trop long pour les habitants, qui ont lancé une pétition pour que les réparations soient engagées au plus vite.
À la rentrée, les locataires devraient bénéficier d'une compensation financière, dont le montant reste encore à déterminer.