Logiciel espion, intrusion: une Parisienne raconte comment son ex l'a épiée pendant plusieurs mois

Le calvaire de Léa a duré trois mois. Chaque jour, lorsqu'elle sortait de son appartement parisien, quelqu'un s'y introduisait. Mot laissé sur la table, objet déplacé... sans aucune trace d'effraction.
"Je me souviens d'un smiley dessiné sur une feuille déposée sur ma table basse de salon. Quand je revenais dans mon appartement, je sentais qu'il y avait des choses qui n'étaient pas à la même place", raconte la jeune femme à BFM Paris Île-de-France.
Logiciel espion
Ce sentiment d'intrusion arrivait même après de courtes absences mais, là encore, aucune trace d'effraction qui permettait aux policiers d'enquêter. "Je ne comprenais pas comment c'était possible qu'on puisse rentrer chez moi alors que j'avais des horaires très variés. Parfois, je m'absentais 10 minutes seulement", ajoute la victime.
C'est grâce à l'aide d'un de ses proches qu'elle découvre qu'elle est victime d'un logiciel espion. Son ex-petit ami pouvait suivre ainsi suivre ses déplacements.
"Vériphone"
L'utilisation de logiciel espion est de plus en plus constatée dans le cadre des violences conjugales et sexuelles, si bien qu'un dispositif a été mis en place pour aider les femmes. Depuis la fin du mois de juillet, le système "Vériphone" est disponible au sein du tribunal judiciaire de Paris.
"Nous allons mettre ce téléphone dans un boîtier de façon à vérifier s'il y a, ou non, le logiciel ou cette application malveillante. À partir de là, il y aura un rapport d'analyse et dans le cas positif, la victime aura un élément matériel de preuve pour un dépôt de plainte", explique Carole Damiani, présidente de l'association "Paris Aide aux victimes".
Toute personne harcelée peut se rendre au bureau d'aide aux victimes du tribunal judiciaire. Le dispositif devrait être déployé à grande échelle prochainement dans tous les commissariats alors que les plaintes pour violences sexuelles sont en hausse de 30% à Paris.