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Paris Île-de-France

Le Conseil de Paris adopte un plan local d'urbanisme "bioclimatique"

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Ce mercredi 20 novembre, le conseil de Paris a adopté son nouveau plan local d'urbanisme. Les grandes orientations d'aménagement et de construction des quinze prochaines années répondront au défi du changement climatique.

20 ans après la dernière grande révision de son plan local d'urbanisme, la ville de Paris s'est dotée d'un nouveau PLU qui se veut "bioclimatique". Il a été adopté ce mercredi 20 novembre au Conseil de Paris, sous les vifs applaudissements de la majorité de gauche.

"Ce plan réussit l’exploit de redéfinir les règles de l’urbanisme parisien afin de le rendre plus durable, tout en restant fidèle à notre histoire et à notre patrimoine", a motivé Anne Hidalgo, maire de Paris.

Le PLU est censé fixer les "grandes orientations d’aménagement et règlemente toutes les constructions de la ville" pour les prochaines années.

Ses ambitions sur le logement

Sur le volet des constructions, le nouveau document privilégiera les réhabilitations et les rénovations plutôt que les démolitions.

En matière de logement, la capitale fixe un objectif de 40 % de logements publics à Paris en 2035, dont 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables. Elle veut notamment imposer aux immeubles de bureaux de plus de 5.000 mètres carrés de consacrer 10% de leur surface à la création de logements.

Le PLU visera également la création d'une zone d'"hyper déficit" en logement social (dans des quartiers du centre et de l'ouest) où 50% de chaque projet devra être consacré à la production de ce type de logements.

Espaces verts

Ce plan sanctuarise les espaces verts protégés et la protection de 265 arbres remarquables et 100.000 arbres d’alignements. La ville va aussi agrandir ou créer 300 hectares de nouveaux espaces verts, et l’Agence parisienne de l’urbanisme (Apur) a déjà identifié 370 hectares d’espaces verts supplémentaires. 

15 hectares d’espaces verts vont être développés pour créer une trame verte de plus de 25 hectares traversant les 18e et 19e arrondissements de la capitale.

"Bâtir une ville qui s'adapte au réchauffement climatique"

Le PLU vise également "la fin des climatiseurs individuels et l’obligation de raccordement au service public de l’énergie – CPCU et Climespace".

40% de l’espace public sera désimperméabilisé d’ici à 2050 pour permettre une meilleure infiltration de la pluie lors de fortes intempéries et la régulation thermique lors des fortes chaleurs et des canicules.

Ces grandes orientations comprennent également la création d'équipements publics: 93 centres de santé, 29 équipements sportifs, 22 culturels. Ils participeront à cet effort de sobriété énergétique en étant bâtis à partir de matériaux biosourcés, avec des techniques de construction innovante, en étant connectés aux réseaux de chaleur. Ils pourront également récupérer la chaleur et veiller à la création d'îlots de fraîcheur. L'implantation au total de 257 km de commerce est également prévue.

Pour amorcer cette nouvelle page de l'urbanisme parisien, la ville va lancer un concours d’architecte dont les projets retenus seront “labellisés” comme exemplaire par la ville de Paris. Les premiers permis de construire devraient être accordés fin 2025. 

"C'est la concrétisation de notre volonté de bâtir une ville qui s'adapte au réchauffement climatique, qui soit plus écologique, plus inclusive, où chacun peut trouver sa place indépendamment de ses conditions de départ dans la vie", a défendu Lamia El Aaraje, adjointe à la maire de Paris notamment en charge de l'urbanisme.

Réactions partagées de l'opposition de droite et du centre

Des élus du groupe Changer Paris ont dénoncé un plan moins ambitieux qu'affiché en citant par exemple, les 300 hectares d'espaces verts supplémentaires perçus comme "un recyclage d'espaces existants".

Le groupe Union Capitale a manifesté ses craintes quant à l'application de règles standardisées menaçant sa diversité architecturale. Ces élus d'opposition réclamaient par ailleurs davantage de gardes-fou sur les hauteurs des bâtiments à construire ou à surélever.

Enfin, le groupe Demain Paris, a regretté que la majorité n'ait pas accédé à sa demande de rééquilibrage des quartiers de la capitale où la part de logement social excède 50% en y développant des programmes d'accession sociale à la propriété.

Nicolas Dumas avec Florent Bascoul