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Paris Île-de-France

Le boulodrome de Montmartre se défend contre son expulsion par la ville de Paris

Pétanque

Pétanque - Adek BERRY / AFP

Le club bouliste est menacé d'expulsion par un hôtel de luxe situé à côté du terrain qu'il occupe depuis plus de 50 ans. La décision du tribunal est attendue le 25 septembre.

Le club bouliste de Montmartre s'est défendu mardi devant le tribunal administratif de Paris contre son expulsion au profit d'un hôtel, situé juste à côté du terrain qu'il occupe depuis les années 1970.

"Aucun transfert de propriété"

La ville de Paris argue que le terrain sur lequel est installé le Clap (Club Lepic Abbesses Pétanque) depuis 50 ans appartient au domaine public, et non au club, et doit être remis à l'hôtel Particulier, établissement voisin qui en a obtenu la gestion en juillet.

"La ville de Paris a acquis le terrain en 1966 en agissant par le préfet de Paris, c'était avant la décentralisation", a retracé l'avocate représentant la ville, Me Alice Gorse.

"Deux ans plus tard, en 1971, le Clap s'installe sur le terrain sans aucun titre de propriété et ne fait toujours pas état d'un titre aujourd'hui", a poursuivi Me Gorse, ajoutant que la ville avait pour objectif d'en faire un "espace vert".

"Il n'y a eu aucun transfert de propriété entre la préfecture de la Seine et la ville de Paris après 1966", a répondu Me Sébastien Le Briero, représentant le club bouliste.

Plaintes des clients de l'hôtel voisin

Concernant la volonté de transformer le terrain en espace vert, "les travaux n'ont jamais été réalisés", a martelé l'avocat, rappelant que la ville de Paris avait par ailleurs tenté, en vain, d'y construire un parking dans les années 1980.

Le Clap est un lieu "pour faire la fête, pour ne pas dire une beuverie les vendredis et samedis où il fait beau, avec des chenilles et des concerts de cornemuse à pas d'heure", suscitant les plaintes des clients de l'hôtel, a plaidé Me Gorse, justifiant l'urgence d'une expulsion.

La ville de Paris a également mis en avant "l'attitude" des adhérents, affirmant que "le futur occupant est traité de vautour, la mairie de Paris de cloporte" dans des publications partagées sur les réseaux sociaux, a cité Me Gorse.

Décision rendue le 25 septembre

"Le Clap est présenté comme le méchant dans cette histoire", a regretté l'avocat du club.

"Il existe une animosité entre certains adhérents du Clap et le gérant de l'hôtel, qui a longtemps été membre du club. En septembre 2022, il a décidé de chercher à reprendre la gestion du terrain, et c'est parti en vrille", a-t-il expliqué.

L'hôtel a obtenu la gestion des quelque 765 m2 situés avenue Junot pour douze ans.

La décision sera rendue le 25 septembre par la juge des référés.

M.L. avec AFP