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Paris Île-de-France

JO de Paris: une réunion pour des tests et la reprises du dialogue avec les bouquinistes

Des passants devant les étals de bouquinistes à Paris, le 4 septembre 2023

Des passants devant les étals de bouquinistes à Paris, le 4 septembre 2023 - MIGUEL MEDINA © 2019 AFP

Une réunion entre les bouquinistes, la mairie de Paris et l'Etat s'est tenue ce jeudi à la Préfecture de Paris pour décider du sort de ces libraires qui doivent être déplacés lors des Jeux Olympiques 2024.

Une première réunion mais pas de décision. La préfecture de police va laisser le temps au "dialogue" et à des tests de faisabilité. Ce jeudi, une réunion tripartite de plus de deux heures entre les bouquinistes, la mairie de Paris et l'Etat s'est tenue en fin d'après-midi à la Préfecture de police, "dans un climat tendu" pour les uns, avec des "discussions un peu vives" pour les autres.

Au cœur de l'échange, le démontage, le stockage et la remise en place de près de 600 des 900 boîtes "vert wagon" annoncés par la Préfecture de police dans un courrier adressé aux bouquinistes le 25 juillet.

Un enjeu de sécurité

Ces boîtes, fixées au parapet surplombant les quais de Seine dans le centre de la capitale et renfermant livres d'occasion, souvenirs et autres curiosités sont jugées comme représentant un enjeu de sécurité dans le cadre de la cérémonie d'ouverture des Jeux, qui doit se dérouler sur la Seine l'été prochain.

En attendant de prendre un arrêté, "le Préfet de police a donné son accord à ce que des tests soient menés sur trois, quatre boîtes" de factures différentes pour évaluer la faisabilité du déplacement. Il s'est également engagé "à revoir le linéaire" des boîtes à déplacer pour éventuellement en réduire la liste, ont expliqué les parties prenantes.

Elle a avant tout permis de "renouer un dialogue nécessaire, ce qui était l'objectif de la réunion", a affirmé à la sortie l'adjoint de la mairie chargé des Jeux olympiques et paralympiques, Pierre Rabadan.

"La ville est très attachées aux bouquinistes et à leur histoire patrimoniale" mais prend aussi en compte "les contraintes de sécurité qui nécessitent une prise de décision du Préfet de police", a souligné Laurent Nuñez.

Une opération "impossible"

Pour les bouquinistes, pour qui il existe "autant de cas de figure qu'il y a de boîtes", ces tests seront l'occasion "de démontrer la validité de (leurs) arguments": la diversité et la complexité des structures des boîtes, en place depuis parfois un siècle, rend impossible l'opération, selon Pascal Corseaux, vice-président de l'association culturelle des bouquinistes de Paris.

Il a toutefois "pris acte de la bonne volonté de la mairie".

Cet été, la Ville de Paris avait indiqué qu'elle prendrait en charge les réparations des boîtes endommagées, montant susceptible d'atteindre 1,5 million d'euros selon Jérôme Callais, représentant de l'association.

La maire du 5e arrondissement, Laurence Berthout (Horizons), s'est dite "agacée" de la lenteur de la mairie et a demandé à ce que "des prestataires experts" opèrent les tests aux côtés des agents de la mairie.

Au sein de la majorité municipale, la présidente du groupe écologiste Fatoumata Koné estime que le sort des bouquinistes est l'exemple de la "privation des libertés des Parisiennes et Parisiens" qu'elle "craint" à l'occasion des JO. L'élue déplore que jusqu'ici "la mairie ne les (ait) pas suffisamment soutenus".

Une pétition, lancée sur le site change.org, rassemblait jeudi près de 144.000 signatures.

Présents dans le décor parisien depuis 450 ans, les bouquinistes convoitent l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, déjà accordée aux rives de la Seine en 1991.

N.A. avec AFP