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Paris Île-de-France

JO de Paris: l'armée va "faire sortir une ville de terre" en 65 jours pour héberger ses militaires

Un militaire devant la Tour Eiffel, le 7 janvier 2015.

Un militaire devant la Tour Eiffel, le 7 janvier 2015. - Joël Saget - AFP

Afin d'assurer la sécurité lors des Jeux olympiques à Paris, un camp provisoire de 10.000 militaires sera déployé dans la capitale, sur la pelouse de Reuilly dans le Bois de Vincennes.

Des mesures de sécurité exceptionnelles pour un événement tout aussi unique. À 22 semaines du grand lancement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, le dispositif militaire censé assurer la sécurité des sportifs et du public se dévoile peu à peu.

Un camp typique d'opération extérieure militaire

Dans un entretien accordé au journal Le Parisien, le gouverneur militaire de Paris Christophe Abad a donné davantage de détails sur la logistique exceptionnelle entreprise pour encadrer les Jeux.

Tandis que 10.000 soldats seront déployés en Île-de-France pour assurer la sécurité de la compétition, qui se déroule à cheval entre les mois de juillet et août, un camp militaire pouvant accueillir 4.500 membres des forces armées, "essentiellement de l'Armée de terre" va être monté sur la pelouse de Reuilly, à une des extrémités du Bois de Vincennes.

"On commencera à installer le camp fin avril, avec une fin de montage début juillet", explique le général Christophe Abad au Parisien, justifiant la localisation du campement par un besoin de se situer "au plus près du cœur de Paris".

Le camp, d'après le gouverneur militaire, sera comparable aux standards de ceux que l'on monte lors des opérations extérieures à l'étranger", avec la mise à disposition de "chalets en bois démontables qui peuvent accueillir 25 personnes et [qui] sont climatisés pour faire face aux chaleurs estivales".

"Tout le monde doit faire des efforts"

Et si cette période empiète sur la traditionnelle Foire du Trône, le général Abad explique que celle-ci sera "avancée dans le temps et légèrement réduite".

"On ne l'a pas fait pour embêter les forains. Tout le monde doit faire des efforts, quel que soit le secteur d'activités. J'ai besoin de disposer du terrain pour monter un camp militaire, en partant de rien, en 65 jours", justifie le gouverneur militaire de Paris.

"On fait sortir une vraie ville de terre", résume Christophe Abad.

Un important dispositif pour sécuriser la Seine

L'armée se chargera aussi de sécuriser les bateaux qui participeront à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques prévue sur la Seine. Un moment sous très haute protection.

Une zone protégée pour "accueillir les bateaux des délégations, les ordonner, les pavoiser et les sécuriser, en surface et dans les coques", sera mise en place à Ivry-Charenton.

"Une fois inspectés, ils resteront dans cette bulle sécuritaire impénétrable d'environ 3 km de long, du 15 au 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture, détaille le gouverneur militaire de Paris. Un bataillon de 700 à 800 personnes y sera dédié, car c'est une mission extrêmement sensible, 24 heures sur 24", précise-t-il.

Enfin, questionné sur une éventuelle défaillance des effectifs de sécurité privée, le général affirme que l'armée ne se défausserait pas et assurerait quoi qu'il arrive les missions de sécurité des Jeux.

"Mais il ne faudrait pas que, par facilité, l'engagement massif des armées obère les capacités de la France à défendre les intérêts suprêmes de la Nation, y compris hors du territoire national", rappelle-t-il.

Alexis Lalemant Journaliste