JO à Paris: les bouquinistes toujours dans le flou, le démontage des boîtes est-il vraiment possible?

Un point sur une situation encore trop floue. La préfecture de Police et la ville de Paris se sont entretenues jeudi avec les bouquinistes parisiens. Au cœur de ces nouveaux échanges: le démontage, le stockage et la remise en place des boîtes vertes lors des Jeux olympiques de Paris.
"Réétudier finement le linéaire"
La préfecture de police souhaite déplacer 600 des 900 boîtes pour l’événement international. Mais à l’issue de cette nouvelle réunion, deux inconnues subsistent.
"La première, c’est de savoir si c’est sur toute la durée des Jeux ou simplement pour la cérémonie d’ouverture, explique Ariel Weil, maire de Paris Centre, à BFM Paris Ile-de-France.
Le seconde concerne les espaces concernés par le retrait. "Peut-être qu’on peut sauver quelques boîtes pour une partie des Jeux olympiques et paralympiques, s’interroge l’élu. Ça serait bien."
Le communiqué de la préfecture de Paris, diffusé vendredi, ne répond pas davantage aux questions des élus et bouquinistes parisiens.
"Le préfet de Police s’est engagé à réétudier finement le linéaire de la cérémonie d’ouverture afin de ne retirer que les boîtes dont le retrait est strictement nécessaire pour assurer la sécurité des spectateurs", rapporte la préfecture.
Si le démontage de toutes les boîtes répertoriées se confirme, une autre question se pose: comment les déplacer sans encombre?
Des tests pour démonter et remonter les boîtes
La ville de Paris a proposé au cours de la réunion de procéder “à des tests de démontage et de remontage sur quelques boîtes en lien avec les bouquinistes, afin d’évaluer précisément le temps et le travail nécessaire à leur retrait et à leur repose”, indique la préfecture de Paris.
"On nous a dit qu’il y avait trois, quatre ou cinq types différents de boîtes”, rapporte Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris en charge des Sports. Ces tests permettront de “voir ce qui est réalisable pour donner au préfet un délai d’immobilisation potentiel entre le temps de détachement de la boîte, sa dépose au sol, son stockage et sa repose".
Selon la municipalité, cinq jours seraient suffisants pour retirer les boîtes vertes; seulement trois pour les remettre. Une projection qui laisse les bouquinistes septiques.
"En cinq jours, c’est complètement irréaliste, réagit Jérôme Callais, président de l’association des bouquinistes de Paris. On a complètement occulté l’aspect du contenu des boîtes, c’est autour de 800 kg de livres.”
"Qui va transporter? Où ça va être stocké?", s’interroge le président de l’association des bouquinistes parisiens. "On espère tous que le test va démontrer la non-faisabilité du démontage dans un temps record."
Création d'un "Village des bouquinistes"
Quant à la création d’un "Village des bouquinistes" pendant la cérémonie, la réponse est catégorique. “Si on nous installe sur le quai de Bourdon ou la place de la Bastille, qui va venir nous voir?”, s’interroge Jérôme Callais. “Il y aura des restrictions de circulation énormes. Je n’irai pas, je ne vais pas me crever le derrière pour poser des bouquins et ne voir personne.”
La ville de Paris s'est engagée à l'issue de la réunion à "mettre en place, avec ceux qui le souhaiteront un 'Village des bouquinistes' dans un lieu à déterminer (...) pour donner une visibilité aux bouquinistes, valoriser leur métier et leurs images auprès de nombreux touristes attendus", rapporte la préfecture de Paris.
Le sort des bouquinistes sera connu d’ici la fin du mois de janvier prochain, date à laquelle le protocole de sécurité des Jeux Olympiques sera entériné.