BFMTV
Paris Île-de-France

"Je reçois des coups, je saigne": agressé trois fois en 18 mois, un professeur de Seine-Saint-Denis témoigne

placeholder video
Victime de trois agressions en moins de 18 mois dans l'académie de Créteil, dont l'une au cours de laquelle il a subi une fracture du nez, un jeune professeur en Seine-Saint-Denis demande sa mutation depuis plusieurs mois. Encore traumatisé, l'enseignant se confie pour la première fois.

Le traumatisme encore présent. Un professeur de Seine-Saint-Denis de moins de 30 ans, nommé Marc, a subi trois agressions en moins de 18 mois alors qu'il enseignait. Depuis, le jeune enseignant est encore sous le choc.

La première fois, l'agression se produit alors qu'il se trouve dos à la classe. "Je reçois des projectiles qui auraient pu me blesser et qui viennent frapper le tableau sur lequel je suis en train d'écrire", témoigne auprès de BFMTV, l'enseignant.

Une peur de l'enseignant

Le professeur décide de porter plainte et l'élève est exclu. Les violences auraient pu s'arrêter là, mais quelques mois plus tard, il subit des violences dans une autre classe et de la part d'un autre élève à qui il explicitait les règles d'utilisation du téléphone portable.

"Lorsque je vais discuter avec lui, c'est là qu'il se lève et qu'il m'agresse. Je reçois des coups et je saigne", explique le professeur. Après une fracture du nez, il reprend le travail, mais il est la cible de jets de projectiles dans une station de métro. Une nouvelle agression qui fait monter la peur d'un cran.

"J'ai été pris de panique, car je me suis dit que cela pouvait aller jusqu'à une agression physique grave", témoigne-t-il.

Une demande de mutation toujours sans réponse

De son côté, l'avocate de l'enseignant contacte les autorités, le ministère et la préfecture, mais pour l'instant aucune mutation ni protection policière n'ont été obtenues.

"Aujourd'hui, mon client ne peut plus rester dans l'académie dans laquelle il est. Je souhaite aujourd'hui qu'il en soit exfiltré parce qu'il est en danger dans la rue, dans les transports en commun et à proximité de son établissement. Il faut impérativement le sortir de là", déclare à BFMTV Isabelle Colombani, avocate de l'enseignant.

Toujours en arrêt pour accident du travail, Marc veut rentrer dans le Sud pour enseigner et être à proximité de ses proches.

L'un de ses agresseurs, qui lui a fracturé le nez, est passé devant le tribunal pour enfants de Bobigny et sa culpabilité a été reconnue. Il connaîtra sa peine en novembre prochain.

Pauline Revenaz avec Sylvain Allemand