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Paris Île-de-France

Île-de-France: le business des vols de pièces détachées de voitures

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Les vols de pièces de voiture ont augmenté de 17% dans les départements de la grande couronne en Île-de-France. Á Arnouville dans le Val-d'Oise, les habitants font les frais de ces vols qui rapportent gros.

Enjoliveurs, pots catalytiques ou encore phares lumineux, les voleurs n'hésitent plus à directement démonter certaines pièces des véhicules. Dans le Val-d'Oise, des habitants ou artisans sont de plus en plus nombreux à faire le constat de vols de pièces sur leurs véhicules. Les camions et les utilitaires semblent être les plus prisés.

C'est le cas de Mathieu à Arnouville dans le Val-d'Oise avec son camion. "Une voiture s'est arrêtée devant chez moi, elle s'est collée au camion de notre société. Les voleurs ont pris les enjoliveurs et sont repartis avec", raconte-t-il à BFM Paris, images de vidéo surveillance à l'appui.

Six vols sur le même camion

Le jeune homme explique que l'un de ses voisins s'est récemment fait voler les quatre roues de sa voiture. Il n'a d'ailleurs pas souhaité prendre plus de risques à l'avenir:

"La maison a été vendue, la famille en avait marre d'être victime de vol. Ils ont préféré partir d'ici et habiter dans un autre département", précise Mathieu. Azad travaille dans le secteur du bâtiment et son camion est régulièrement vandalisé.

"C'est à peu près la sixième fois que ça m'arrive sur le même camion. On est obligé de le mettre dans le garage, on ne peut plus le mettre dehors".

L'artisan raconte désormais avoir peur à chaque fois qu'il doit prendre le camion: "On est plus en sécurité. Á tout moment, on se réveille, on n'a plus de camion, plus rien."

Une hausse de 17% dans les départements de la grande couronne

Et ces vols sont un phénomène grandissant dans la région. Les vols de pièces détachées ont augmenté de 17% dans les départements de grande couronne en zone gendarmerie (Yvelines, Essonne, Val-d'Oise et Seine-et-Marne), contre 10% au niveau national, selon une information rapportée par nos confrères du Parisien.

David Yildiz, gérant du garage DA Auto à Arnouville explique ces vols par un intérêt économique. Pour lui, les pièces de voiture sont des véritables mines d'or. "C'est certainement des pièces qui coûtent très cher. Et les gens passent par d'autres moyens pour se les procurer. On a besoin de roues on enlève les roues, c'est aussi simple que ça", raconte-t-il.

400 à 500 euros pour un phare

Une aubaine économique d'autant que les voleurs peuvent agir très rapidement. Dans son garage, David Yildiz montre "on a deux vis, on les enlève, le phare s'enlève en quelques secondes." Une pièce qui vaut entre 400 à 500 euros pour un modèle de moyenne gamme.

Et ces voleurs ont un profil bien précis. D'après Mathieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police, ces personnes sont "aguerries, chevronnées" et qui connaissent bien "cette délinquance précise. C'est un trafic", souligne-t-il.

Nicolas De Roucy, Mathilde Ibanez avec Pauline Boutin