Hauts-de-Seine: un individu condamné à 800 euros d'amende et dix mois de prison avec sursis après un rodéo urbain

Un conducteur de deux-roues se livrant à un rodéo sauvage (Illustration). - BFMTV
Un ancien éducateur a été condamné ce mardi dans les Hauts-de-Seine à 800 euros d'amende pour un rodéo urbain, un délit qui "n'a jamais quitté l'actualité des salles d'audience", remis en lumière après un accident et l'annonce par le ministre de l'Intérieur de l'intensification des contrôles.
Une course-poursuite
En mars dernier, vers 22h à Colombes, des policiers remarquent un jeune homme "en train de tenter" une roue arrière sur une moto de cross, témoigne l'un d'entre eux devant le tribunal de Nanterre.
Fuyant les forces de l'ordre, le conducteur sans casque fait demi-tour et entame une course-poursuite, alternant sens interdits et conduite sur le trottoir, selon la présidente.
À la sortie d'un parking, il percute le véhicule de la Brigade anti-criminalité (BAC) venue l'intercepter, effectue un mouvement du bras pour se dégager de l'emprise d'un policier, le faisant chuter au sol et lui occasionnant 4 jours d'ITT (Incapacité totale de travail) pour un genou blessé. "Qu'est-ce qui s'est passé dans votre tête?", interroge la présidente.
"J'étais dans l'euphorie d'avoir acheté la moto", a justifié l'homme de 27 ans qui a reconnu le refus d'obtempérer mais contesté avoir voulu faire une roue arrière, pris des sens interdits, perdu le contrôle de la motocross et percuté la voiture de la BAC.
"C'est un fléau qui existe depuis longtemps"
"Si je m'étais arrêté, (les policiers) m'auraient confisqué la moto", explique encore le prévenu à la mise soignée et au regard perdu. "Le rodéo, ce n'est pas depuis cet été qu'on s'en inquiète (...) C'est un fléau qui existe depuis longtemps", a déclaré la procureure, requérant une annulation de permis avec interdiction de le repasser avant un an, 120 heures de travail d'intérêt général et un stage de sensibilisation routière. "En réalité, (ce phénomène) n'a jamais quitté les salles d'audience", a soupiré la présidente à l'audience, rappelant sa dangerosité et la fillette blessée début août lors d'un rodéo urbain à Pontoise.
Le prévenu a été condamné à 800 euros d'amende pour le rodéo urbain, a indiqué son avocat Matteo Bonaglia, sollicité par l'AFP. Il a également été condamné à dix mois d'emprisonnement avec sursis et interdiction de conduire un deux ou trois-roues à moteur pour le refus d'obtempérer.
2.200 interpellations en 2022
Plus de 2.200 personnes ont été interpellées et 1.800 scooters et motos ont été saisis depuis le début de l'année pour des rodéos urbains, avait déclaré le 17 août Gérald Darmanin
Le 8 août, le ministre de l'Intérieur avait annoncé une intensification des contrôles dans toute la France.