Femme poussée sur les rails du RER à Paris en 2023: le suspect mis en examen pour assassinat et écroué

RER (photo d'illustration) - Geoffroy Van der Hasselt © 2019 AFP
L'homme suspecté d'avoir tué une femme en la poussant en juillet 2023 sur les rails d'un RER à Paris a été mis en examen pour assassinat le 6 juin, a indiqué jeudi 13 juin le parquet de Paris. Ayant sollicité un débat différé, cet homme né en mai 1981 a été incarcéré provisoirement, puis placé en détention provisoire le 11 juin.
Une première expertise psychiatrique a néanmoins conclu à son irresponsabilité pénale. Depuis le drame, il était en hospitalisation complète sous contrainte, selon son avocate. Mais l'équipe médicale a récemment estimé que ce régime n'était plus nécessaire et le préfet a signé un arrêté levant son hospitalisation sous contrainte, selon la même source. Il est donc sorti de l'hôpital.
"Ils se défaussent les uns sur les autres (...). J'entends qu'il y a des parties civiles dont il faudra respecter la souffrance mais en face, il y a simulacre de justice pour quelqu'un dont on sait qu'il n'est pas en capacité de s'expliquer", a souligné auprès de l'AFP son avocate Me Talia Coquis, "en colère contre la machine administrative".
Pour elle, sa place n'est pas en prison mais en psychiatrie. Une seconde expertise psychiatrique, ordonnée par le juge d'instruction, est en cours.
Déjà mis en cause pour des faits similaires en 2011
Cet homme est soupçonné d'avoir poussé sur les rails, le 14 juillet 2023 au matin, une femme portant un hijab, âgée de 52 ans, qui se trouvait sur un quai du RER B à la station Cité universitaire dans le XIVe arrondissement de Paris. La victime s'est relevée mais n'a pas pu éviter le train, qui l'a percutée et mortellement blessée.
Au moment de son interpellation, le suspect avait avoué être l'auteur des faits. Il avait aussi assuré aux policiers "être Dieu" et "devoir tuer des gens" en ciblant des "personnes faibles", avait ajouté une source policière.
Placé en garde à vue, il avait rapidement été transféré en infirmerie psychiatrique, son état de santé étant "incompatible" avec "la poursuite de sa garde à vue", avait expliqué le ministère public.
En 2011 à Paris, il avait déjà été mis en cause pour avoir "poussé un individu sur les rails du métro, mais la victime s'en était sortie", avait relaté une source judiciaire en juillet 2023. Il avait été déclaré pénalement irresponsable.