Essonne: le kiné accusé de viols et d'agressions sexuelles sur des patientes condamné à 15 ans de prison

Photo d'illustration. - Jean-Michel Delage / AFP
Dix ans après la première plainte, Valéry Gourbier, ex-kinésithérapeute de 56 ans, a été condamné, vendredi 26 septembre, à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Essonne pour les viols et agressions sexuelles de 10 patientes, ainsi que de sa nièce.
"La cour a retenu, une fois votre culpabilité établie, la multiplicité de victimes, le fait que vous aviez agi dans le cadre de vos fonctions dans la relation de confiance de kinésithérapeute à l'égard des victimes", de même que pour les "faits reprochés à l'égard de votre nièce", a détaillé le président de la cour, Charles-Andor Fogarassy.
Un suivi socio-judiciaire imposé
La cour est allée au-delà des réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé entre 12 et 14 ans de prison pour l'ex-soignant. Valéry Gourbier s'est également vu imposer un suivi socio-judiciaire pendant six ans, avec injonction de soins.
Il lui est désormais interdit d'exercer pendant 10 ans une activité en lien avec les mineurs, et de pratiquer pendant 5 ans une activité professionnelle dans le domaine de la santé.
À la lecture du verdict, l'accusé n'a pas réagi. Sur le banc des parties civiles, deux ex-patientes se sont mises à pleurer de soulagement. Avant que la cour ne parte délibérer, l'ex-soignant - désormais ingénieur en gestion des risques - avait tenu à "demander (...) pardon" aux victimes et a affirmé "assumer" le verdict à venir.
En dix ans de procédure, le kiné est passé de la minimisation à une reconnaissance partielle des faits. Lors de ses premières auditions, il assurait avoir répondu à des "sollicitations" ou que les patientes avaient mal compris des gestes thérapeutiques.
16 femmes ont témoigné
Avant d'avouer "in extremis" jeudi à la barre, comme l'a rappelé l'avocat général Olivier Léonard de Juvigny, cinq viols sur les sept dont il était accusé ainsi qu'un sixième de manière plus ambiguë.
L'un de ces viols - sur sa nièce âgée de 16 ans - datait de février 2007, lors de vacances en Savoie. Les autres ont été commis sur des patientes, dans son cabinet de Villiers-sur-Orge (Essonne), entre 2013 et 2015.
L'homme comparaissait également pour huit agressions sexuelles sur des patientes. Depuis mardi, 16 femmes se sont succédé à la barre. Certaines n'étaient pas parties civiles à la procédure, soit car les faits qu'elles dénonçaient étaient prescrits, soit parce qu'il n'existait pas suffisamment de preuves les concernant.
Tant de récits similaires, parfois identiques, qui ont peint par petites touches le portrait d'un "violeur en série", selon le représentant du parquet.