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"Enfin se stabiliser": des sinistrés de la rue de Trévise vont retrouver leur logement, près de six ans après

Des pompiers sur le site de l'explosion d'une boulangerie à l'angle des rues Saint-Cécile et de Trévise, le 12 janvier 2019 à Paris

Des pompiers sur le site de l'explosion d'une boulangerie à l'angle des rues Saint-Cécile et de Trévise, le 12 janvier 2019 à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Près de six ans ans après l'explosion de deux immeubles dans la rue de Trévise, à Paris, les habitants vont pouvoir enfin retourner dans leurs logements à partir du 1er novembre. La ville compte aider à l'aménagement du quartier et a annoncé que 8 millions d'euros seront versés aux victimes d'ici la fin de l'année.

Une attente interminable. Près de six ans après l'explosion de deux immeubles dans la rue de Trévise dans le 9e arrondissement de Paris, les habitants vont enfin pouvoir retrouver leurs logements à partir du 1er novembre, rapportent nos confrères du Parisien.

Le 12 janvier 2019, deux immeubles avaient explosé, dans la rue de Trévise. Quatre personnes, dont deux pompiers, avaient été tués et 66 en étaient ressorties blessées. L'incident aurait causé près de 400 sinistrés.

La ville de Paris va ainsi mettre fin à l'arrêté d'interdiction d'occupation des lieux. Il avait été pris au lendemain du drame à cause de l'état des bâtiments, jugé dangereux. "Les architectes de la préfecture de police doivent encore s'assurer qu'il n'y a plus de risque sur les bâtiments", a précisé la municipalité au Parisien.

"Du renouveau, mais au même endroit"

Certains habitants sont impatients de retrouver leur appartement. "Nous revenons surtout pour les enfants, pour enfin se stabiliser. Nous allons quand même faire une fête le soir de l'aménagement, pour remettre de la vie dans notre appartement. Du renouveau, mais au même endroit", se réjouit Vanessa, habitante du 5e étage.

Mais les séquelles sont encore présentes. "Si on n'avait pas été à un étage si élevé, on ne serait peut-être plus là...", reconnaît-elle, avant de détailler les péripéties qu'elle a vécues pendant tout ce temps. "Nous avons dû déménager six fois. Nos affaires sont dans des cartons depuis plus de cinq ans."

Tout a été refait, mais "tout n'est pas terminé", assure Dominique Paris, habitante de l'un des immeubles, et membre de l'association Trévise Ensemble. Depuis huit mois, elle suit le chantier de près. "On n'a toujours pas d'électricité, les assureurs ne veulent pas payer les déménageurs... On est tous endettés. Émotionnellement, c'est difficile. Personne ne peut savoir ce que l'on ressent", dénonce-t-elle.

C'est la raison pour laquelle certains ont choisi de ne pas revenir. "Ils ont refait leur vie ailleurs, ne veulent pas redéménager, ne se projettent plus ici. Dans mon immeuble, nous ne sommes que 8 sur 14", explique Dominique Paris.

8 millions d'euros d'aide d'ici fin décembre

La majorité des 29 logements de l'immeuble 6 rue de Trévise devraient être remis sur pied d'ici la fin de l'année. Les travaux dans les parties communes prendront fin dans les prochains jours.

Et la ville compte aussi apporter son aide aux sinistrés, en réalisant des aménagements dans le quartier. "Les travaux souterrains de réseau, eau et gaz, de voirie, s'achèvent. Puis, au printemps prochain, nous aménagerons la rue pour la piétonniser, la rendre plus agréable possible et créer une entrée de village Trévise", détaille au Parisien Delphine Bürkli, maire Horizons du 9e arrondissement.

L'élue souhaite également apposer une plaque commémorative sur une jardinière, "proche mais pas sur l'immeuble". 8 millions d'euros d'indemnisation seront aussi versés aux victimes d'ici fin décembre, selon la municipalité.

Les habitants des 13 logements du 13 rue Sainte-Cécile, proches du lieu de l'explosion, devront, quant à eux, patienter jusqu'à début janvier pour revenir s'installer.

Emma Forton