Explosion rue de Trévise: un rapport d'expert met en cause l'état de la canalisation de gaz

Un rapport d'expertise fait le lien entre l'état de la canalisation de gaz de la rue de Trévise à Paris et l'explosion qui avait touché la zone - faisant quatre morts et 66 blessés - le 12 janvier 2019.
Selon les documents consultés par BFM Paris Île-de-France et l'AFP confirmant une information du Parisien, l'expert mandaté conclut à "une rupture brutale due conjointement à l'affaissement local du sol et à la propagation de fissures générées par les cratères de corrosion".
S'appuyant sur un précédent rapport selon lequel "cette corrosion s'est développée dans le sol depuis la date d'enfouissement en 1978", cet expert de l'université de Clermont-Ferrand estime que "le tube a, en fait, subi une corrosion avancée qui a conduit à générer des entailles significatives".
Une procédure longue de bientôt cinq ans
Une autre synthèse réalisée par deux autres experts reprend la position du rapport et celui d'expertise pénal. Un scénario retraçant "l'enchaînement des événements" qui ont conduit à la dégradation de la canalisation est exposé. Dans une procédure longue de bientôt cinq ans, ces rapports d'expertise sont cruciaux pour déterminer les responsabilités.
Selon la synthèse, le sinistre trouve son origine début 2015 "dans une infiltration d'eau conduisant à la décompaction du remblai dans la partie du trottoir située devant le porche du 6, rue de Trévise".
À la même époque, il a été constaté des "affaissements répétés, et rebouchés, de la dalle grave-béton du trottoir". Cette infiltration et décompaction précèdent, à une période inconnue, un "début de fissuration de la canalisation de gaz, puis (une) propagation plus ou moins rapide de la fissure" ou "des fissures", selon cette synthèse.

La rupture de la canalisation est intervenue vers 7h30
Le 12 janvier 2019, "vers 7H30", la rupture de la canalisation entraîne un "écoulement de gaz vers le sous-sol du 6 rue de Trévise", d'où partira l'explosion une heure et demie plus tard.
Ces nouveaux rapports au civil "pointent du doigt la canalisation, donc (la responsabilité de) GRDF", le gestionnaire du réseau de gaz filiale d'Engie, résume Linda Zaourar, présidente de l'association Vret (Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise), contactée par l'AFP.
Cinq fautes ont été recensées par les experts
La situation est différente de celle du volet pénal, où une contre-expertise rendue fin juin a établi que la canalisation "s'est brisée sous son propre poids" après un affaissement, lui-même provoqué par l'infiltration.
Pour ces experts, cinq "fautes ont été commises", notamment celle de "ne pas avoir déclenché d'enquête sur l'origine de l'affaissement du trottoir". Une responsabilité de la mairie, mise en examen comme le syndic de copropriété.
Linda Zaourar espère que le nouveau rapport au civil "sera pris en compte par le juge d'instruction" et que les victimes pourront savoir "ce qui s'est réellement passé".