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Crack à Paris: opération de "nettoyage" au campement de la porte de la Villette

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Une opération de nettoyage d'un campement de consommateurs et de dealers de crack installés à porte de la Villette dans le Nord de Paris était organisée ce lundi matin, quatre mois après l'arrivée des toxicomanes à cet endroit.

Une opération de "nettoyage" d'un campement de consommateurs et de dealers de crack a débuté ce lundi à 8h30, porte de la Villette dans le 19e arrondissement de Paris, a appris BFMTV auprès de la police. L'opération avait pour but de détruire les cabanes en dur installées sur le campement. Des engins de chantier de la mairie de Paris, requis par le préfet de police, ont donc été mobilisés pour nettoyer les lieux.

Pas de mise à l'abri

Il ne s'agissait pas d'une opération de "mise à l'abri" qui consiste à rediriger les personnes vers des structures d'accueil. Pendant la destruction des installations, les toxicomanes qui vivent sur place ont été écartés à une extrémité du campement. Selon la police, l'opération visait à endiguer le trafic de drogue, la prostitution et d'éviter la mise en place d'un bidonville.

"On a quand même avec avec cette constitution d'abris en dur, la mise en place à l'intérieur, derrière les baraquements, d'une zone un petit peu de non droit avec la reconstitution de salles de consommation, de prostitution... autant d'actes de délinquance sur lesquels les policiers ne peuvent plus intervenir à partir du moment où tout est reconstitué en forme de bidonville, ce n'est pas acceptable", explique la commissaire Rachel Costard.

Une situation "digne du Moyen-Âge"

Interrogé sur BFM Paris, Tarak Sassi, fondateur du collectif "Paris anti-crack", estime que cette opération de nettoyage ne va pas changer la situation sur la place Auguste Baron, lieu où sont regroupés les consommateurs de crack.

"C'est pas la première fois, c'est pas la dernière fois, on reviendra à la même situation digne du Moyen-Âge dans ce camp", juge-t-il.

Il y a près de quatre mois, le 24 septembre dernier, une centaine de toxicomanes avaient été évacués des secteurs des jardins d'Éole et de Stalingrad vers porte de la Villette. Une solution qui avait été qualifiée de temporaire par la préfecture de police.

Depuis plusieurs mois, des riverains et des élus demandaient une intervention de l'Etat à porte de la Villette en raison de la dégradation de la situation. De plus en plus de toxicomanes se sont regroupés ces dernières semaines dans ce quartier du 19e arrondissement de Paris.

Gauthier Hartmann