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Paris Île-de-France

Covid-19: faut-il fermer les quais de Seine à Paris?

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De nombreux Parisiens ont profité du soleil au bord du fleuve ce week-end. Face à l'afflux des promeneurs, les forces de l'ordre ont procédé à des évacuations puis à un fermeture temporaire des accès.

Le soleil était au rendez-vous ce week-end en Île-de-France. Dans la capitale, les Parisiens se sont regroupés par centaines sur les quais de Seine ou sur les grandes esplanades. Face à une telle affluence, les forces de l'ordre ont procédé dimanche à des évacuations puis à une fermeture temporaire des quais. Alors que l'ombre d'un nouveau tour de vis sanitaire pèse sur la région, peut-on imaginer qu'une telle mesure soit pérennisée?

Selon Philippe Goujon, maire LR du 15e arrondissement, l'évacuation des quais relevait de la nécessité. "Autant j'approuve la décision du préfet de police sur le fond, autant je désapprouve sur la forme la façon dont ça s'est fait, a-t-il néanmoins fait valoir ce lundi sur BFM Paris. On a l'impression qu'on dissipait une manifestation violente, dangereuse. Il faut quand même garder raison".

"Interdire ou réguler à l'avance"

L'élu d'arrondissement estime que les autorités, compte tenu des conditions météo attendues, auraient pu faire preuve d'anticipation. On aurait ainsi "pu interdire ou réguler à l'avance" les flux.

Car les regroupements comme ceux observés au cours du week-end ne sont pas sans risques, alerte Bruno Megarbane, chef du service réanimation à l'hôpital Lariboisière, à Paris.

"Lorsque l'on s'assied côte à côte pour discuter à l'extérieur, on ne peut exclure une contamination, relève l'intéressé. En parlant, on peut projeter des gouttelettes. Ces postillons, projetés sur les voies respiratoires de la personne en face, peuvent la contaminer."

Des concertations prévues ce lundi

"Il faut bien que les gens puissent sortir", tient à nuancer Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de Paris (AMUP).

"Si nous avons des rassemblements de foule au même endroit, au même moment, c'est parce que les heures de sortie sont très limitées, fait remarquer le soignant. Paris étant l'une des villes les plus denses du monde, vous allez avoir énormément de gens sur les quais." Au regard des températures attendues en ce début de semaine -autour de 17 degrés-, il ne serait pas surprenant que les Parisiens soient à nouveau drainés vers les bords du fleuve dans les prochains jours.

Anne Hidalgo doit rencontrer les maires d'arrondissement dans la matinée ce lundi avant de s'entretenir avec des représentants de l'Agence régionale de Santé (ARS). Une prise de parole est prévue dans l'après-midi. Valérie Pécresse, pour sa part, doit échanger avec la préfecture de police et les préfets de région, ainsi qu'avec le directeur général de l'ARS.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions