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Charenton-le-Pont: le maire "exaspéré" par les "assauts sonores" de We Love Green, le festival réagit

L'ambiance au premier jour du festival n'a pas plu à tout le monde.

L'ambiance au premier jour du festival n'a pas plu à tout le monde. - BFM Paris

Dans le Val-de-Marne, Hervé Gicquel, maire de Charenton-le-Pont, est excédé par les nuisances du festival "We Love Green", un mois à peine après La Foire du Trône. Elle aussi avait occasionné des nuisances chez ses administrés.

La patience d’Hervé Gicquel a des limites. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le maire de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) a passé une soirée mouvementée. En effet, ses administrés ont eu bien du mal à trouver le sommeil.

Car au même moment, au bois de Vincennes, à deux kilomètres de là, les festivaliers vibraient devant la prestation du groupe Gorillaz, tête d’affiche de ce premier jour du festival "We Love Green". Une folle ambiance qui s’est répandue jusqu’aux oreilles des riverains, excédés.

"Impossible de dormir"

"Impossible de dormir à Porte de Charenton, fenêtres fermées", s’empresse de partager sur Twitter, un homme visiblement agacé. Son message trouve rapidement écho. "Je suis à Vitry, je les ai entendus comme s’ils étaient dans ma rue", lui répond une autre utilisatrice.

Hervé Gicquel a lui décidé de s’adresser aux organisateurs, ce vendredi. "Exaspéré comme ses concitoyens par ces situations inadmissibles à répétition, le maire de Charenton exige des organisateurs d’y mettre un terme pour les prochains jours de cet événement", peut-on lire dans un communiqué.

Il a d’ailleurs pris attache avec les organisateurs de ce festival "écolo" pour les alerter sur ces "assauts sonores". Il leur demande également de "réduire drastiquement l’intensité des décibels sous peine d’engager une action judiciaire".

Le maire de Charenton-le-Pont n’est pas le seul à se plaindre des nuisances sonores qui s’échappent des festivals. En Seine-Saint-Denis, terre d’accueil de plusieurs rendez-vous franciliens, de nombreux élus ont signalé des problèmes similaires.

Une nouvelle édition qui "bat tous les (tristes) records"

Mais à Charenton-le-Pont, la municipalité assure avoir pris les devants. "Les organisateurs s’étaient préalablement engagés auprès des communes avoisinantes à encadrer strictement les nuisances sonores générées, étude d’acousticitié à l’appui".

Ce premier soir du festival, de retour après deux ans d’absence, n’a pas convaincu le maire, affirmant que cette nouvelle édition "bat tous les (tristes) records de gêne occasionnée aux riverains du bois".

Les organisateurs de "We Love Green", complet pour la journée du dimanche, paient peut-être la grande lassitude du maire qui protestait déjà contre l’édition 2022 de la Foire du Trône.

"La Foire avait atteint, ces dernières semaines, un paroxysme de nuisances pour les Charentonnais, explique la municipalité dans son communiqué. La municipalité avait dû interpeller les organisateurs et la Préfecture de police et prendre elle-même la sécurisation de son territoire pour traiter les dérives et rétablir l’ordre."

Dans la journée, le département du Val-de-Marne s'est à son tour exprimé sur les "nuisances sonores insupportables" du festival "We Love Green". Les Val-de-Marnais des communes de Maisons-Alfort, Vincennes, Joinville-le-Pont et Nogent-sur-Marne n'ont pas apprécié le retour des festivaliers, jeudi soir, peut-on lire dans un communiqué.

"Ce nouvel incident met en lumière l'inadéquation du bois de Vincennes pour accueillir les activités"

"Cette situation est totalement inacceptable. Les organisateurs, la maire de Paris et le Préfet de police ont été saisis pour que cessent immédiatement ces nuisances intolérables", affirme le Département, dans un texte commun rédigé par les maires des communes concernées et Olivier Capitanio, président, qui menace de ne plus délivrer d'autorisation pour l'installation de festivals portés par le même organisateur, Peacock Festival.

Pour le Département du Val-de-Marne, "ce nouvel incident met en lumière l'inadéquation du bois de Vincennes pour accueillir les activités que la Ville de Paris ne tolère pas à l'intérieur de la capitale".

Des volumes "conformes"

Interpellés par plusieurs élus, les organisateurs du festival ont tenu à prendre la parole sur leur compte Twitter.

"En journée comme en soirée, les volumes enregistrés étaient inférieurs aux valeurs maximales légales, affirme l'équipe. Néanmoins, pour ce week-end, nous travaillons avec notre équipe d’acousticiens pour ajuster encore ces niveaux et limiter les émergences sonores."

Les organisateurs précisent qu'une étude de l'impact des nuisances sonores du festival a été organisée:

"Un agent de la préfecture était présent hier (le premier soir du festival, ndlr), pendant le concert pour constater que les volumes étaient bien conformes à cette étude."

Des mesures pour "limiter la gêne occasionnée "

Ajoutant qu'après plusieurs années blanches, "il est possible que les riverains aient été surpris du retour d'un événement musical", l'équipe s'engage toutefois à "prendre des mesures afin de limiter la gêne occasionnée".

Un message qui n'a pas manqué de faire réagir une abonnée. "Honnêtement, je n'entendais jamais le son de chez moi. Mais là, c'était incroyable! Les basses faisaient vibrer mon appartement", affirme-t-elle.

Charlotte Lesage