Ce que l'on sait des alertes à la bombe visant une cinquantaine d'établissements scolaires à Paris

Une cinquantaines d'établissements scolaires parisiens ont été ciblés par des alertes à la bombe dans la nuit de ce mardi 26 au mercredi 27 mars à la suite de piratages d'espaces numériques de travail. Un message de vigilance a été transmis à l'ensemble des chefs d'établissement, directeurs d'écoles et inspecteurs.
• Plusieurs collèges touchés
Les établissements ont pour la plupart reçu un message malveillant via les espaces numériques de travail (ENT).
Une cinquantaine d'établissements de l'académie de Paris ont été touchés, a indiqué le cabinet du recteur de Paris dans un message adressé aux parents d'élèves ce mercredi en début de soirée. "Certains messages étaient accompagnés d'une vidéo d'une grande violence. La directrice de l'académie de Paris condamne vivement toute action visant à déstabiliser le fonctionnement des établissements", poursuit l'institution.
Selon les informations de BFM Paris Île-de-France, les collèges Duhamel, de Stael et Debussy (15e) font partie des établissements touchés, ainsi que le lycée Jean de la Fontaine (16e), confirmant une information du Figaro.
"Bien que n'ayant pas reçu le message de menace sur PCN (Paris Classe Numérique, NDLR), des écoles environnantes ont pu être impactées par cette situation et l'accueil des enfants perturbés", note la ville de Paris dans un communiqué ce mercredi après-midi.
• "SMS menaçant" et messages sur les ENT
Le lycée Jean de la Fontaine a notamment été évacué après la réception d'un "SMS menaçant", a assuré une source à BFM Paris Île-de-France, évoquant des "mesures de précautions". Des équipages du dispositif Sentinelle de l'armée ont été déployés sur les établissement alentours, précise cette même source.
Selon un message adressé aux parents du collège Pierre-Alviset, dans le 5e arrondissement de Paris, également concerné et évacué vers 9 heures ce mercredi matin, la direction a précisé qu'il s'agissait de "menaces à caractère terroriste".
Un message de vigilance a été transmis à l'ensemble "des chefs d'établissement, directeurs d'écoles et inspecteurs", précise ce mercredi après-midi le rectorat auprès de BFM Paris Île-de-France.
Les services du rectorat ont également opéré la sécurisation des espaces numériques de travail: les messages malveillants ont été supprimés et la messagerie bloquée. Des "investigations techniques" ont été lancées, précise la mairie de Paris dans un communiqué en début d'après-midi.
"Par ailleurs, des levées de doute -parfois avec brigades cynophiles- sont effectuées pour chaque situation pour assurer la sécurité des élèves et des personnels", assure le rectorat.
• Une plainte déposée par la mairie de Paris
À la suite de ces incidents, pour lesquels certains établissements scolaires étaient encore concernés ce mercredi après-midi, notamment pour les centres de loisirs, la ville de Paris a annoncé son intention d'engager des poursuites.
"Cette intrusion dans l'application est constitutive d'une infraction pénale et une plainte va être déposée par la Ville de Paris", précise la collectivité.
Dans son message adressé aux parents d'élèves, le cabinet du recteur de Paris a également indiqué qu'une plainte a été déposée, sans préciser s'il s'agissait de celle mentionnée par la ville de Paris. Une enquête est menée par le parquet de Paris.
• Des messages de menaces dans toute la France
Depuis plusieurs mois, de nombreux établissements sont ciblés par des messages menaçants dans toute la France, sans qu'aucun explosif n'ait été détecté à ce stade.
16 établissements avaient notamment été ciblés par des messages de menaces d'attentat ce lundi soir dans les Alpes-Maritimes, tout comme une quinzaine du côté des Bouches-du-Rhône.
Les coupables présumés de ces canulars sont parfois retrouvés par les enquêteurs. Un élève du collège Léon Blum à Alfortville (Val-de-Marne) a par exemple été interpellé et placé en garde à vue pour une fausse alerte à la bombe ce même jour.
Une fausse alerte à la bombe peut entraîner deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.
Deux nouvelles enquêtes ont été ouvertes à Paris sur les cyberattaques ayant visé des établissements scolaires ces derniers jours en France, a indiqué mercredi 27 mars le parquet de Paris, qui avait déjà ouvert une enquête sur des menaces contre des lycées franciliens le 21 mars.