BFMTV
Paris Île-de-France

Budget 2025: Stéphane Troussel anticipe "40 millions d'euros en moins pour la Seine-Saint-Denis"

Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis, le 30 mai 2024

Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis, le 30 mai 2024 - Miguel Medina/AFP

Stéphane Troussel, président de la Seine Saint-Denis, regrette l'austérité prônée par Michel Barnier et son gouvernement auprès des collectivités locales, sommées d'économiser cinq milliards d'euros.

La ligne budgétaire défendue par le premier ministre Michel Barnier, dont le projet de loi finances pour 2025 est en cours d'examen à l'Assemblée nationale, continue de semer le trouble parmi les collectivités locales.

Ce lundi 21 octobre, c'est au tour de Stéphane Troussel, président du département de la Seine Saint-Denis, de tirer la sonnette d'alarme chez Sud Radio. Alors que le budget 2025 anticipe des économies de cinq milliards d'euros grâce à des coupes dans les dépenses des collectivités locales, Stéphane Troussel a dénoncé ce lundi une baisse du budget des localités de son département à hauteur de 40 millions d'euros.

"On en n'est pas là par hasard"

Le département de la Seine Saint-Denis, pourtant, n'est pas concerné par le mécanisme de précaution du budget, une disposition visant 450 collectivités et ayant pour objectif de rapporter près de trois milliards d'euros "directement prélevés sur les recettes des collectivités", d'après l'association Intercommunalités de France.

Mais Stéphane Troussel rappelle que "la totalité des collectivités, dont le département de la Seine Saint-Denis, vont être privées d'un certain nombre de ressources", qu'il estime donc à un montant de 40 millions d'euros pour son administration.

"On en n'est pas là par hasard. Si le gouvernement actuel trouve cette situation, c'est parce que depuis sept ans, le président de la République a multiplié les cadeaux fiscaux pour les plus riches et les grandes entreprises, ce qui conduit à ce déficit abyssal", a notamment fustigé Stéphane Troussel chez Sud Radio.

Stéphane Troussel préfère "discuter d'un levier fiscal"

"Les conséquences, c'est de demander des efforts dans ce budget, à la fois à nos concitoyens, aux retraités par exemple, aux catégories populaires et moyennes, et en plus de désigner les collectivités locales comme des boucs émissaires alors qu'elles investissent, qu'elles sont un bouclier social et qu'elles préparent la transition écologique", a-t-il encore ajouté.

D'après le porte-parole du Parti socialiste, les collectivités locales ne devraient pas être la cible prioritaire de l'austérité vantée par le gouvernement Barnier, notamment car "les dépenses publiques locales représentent 19% de l'ensemble des dépenses de notre pays", un chiffre qu'il compare avec nos voisins européens où, selon lui, ce poste de dépense représente "47% en Allemagne, 50% en Espagne".

"La dette des collectivités locales c'est moins de 9% sur l'ensemble de la dette du pays, alors qu'elles font 70% de l'investissement public. (...) Nous en avons [déjà] fait des économies", revendique Stéphane Troussel, se disant toutefois "prêt à tout regarder" pour évaluer les possibilités de restrictions de certaines dépenses.

"Il faut remettre à plat les règles du jeu de la décentralisation. Il faut discuter d'un levier fiscal", estime Stéphane Troussel, préférant ne pas répondre précisément sur son positionnement par rapport à un retour d'une taxe d'habitation.

Enfin, sur l'ombre planante d'un 49.3 dégaîné par Michel Barnier pour faire passer coûte que coûte son budget 2025, Stéphane Troussel estime que "c'est au Parlement que doit se faire le budget", et qu'il faut "aller au bout du débat parlementaire" afin de trouver un hypothétique terrain d'entente sur un dossier des plus épineux.

Alexis Lalemant Journaliste