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Paris Île-de-France

Blocages en Île-de-France: les agriculteurs en colère campent toute la nuit autour de Paris

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Après avoir mis en place plusieurs blocages sur les autoroutes franciliennes ce lundi 29 janvier, de nombreux agriculteurs ont passé la nuit sur place.

Matelas, buffet... Jusque tard dans la nuit, les centaines d'agriculteurs, rassemblés depuis ce lundi 29 janvier sur les autoroutes franciliennes, se sont relayés pour mettre sur pied leurs campements de fortune.

"Tous ceux qui sont restés ici vont dormir sur le site", expliquait ce lundi soir Florent Guilletot, agriculteur céréalier, installé sur l'autoroute A11, dans le Val-de-Marne. "Il y a des tentes, on a des gens qui dorment dans leur tracteur, dans leur voiture aussi".

Même scénario sur l'A6, près de Villabé en Essonne, où plusieurs centaines d'agriculteurs étaient présents ce lundi soir. "On est en train de descendre les génératrices afin d'avoir l'électricité pour s'éclairer, faire tourner nos friteuses puisqu'on a besoin de manger. On prépare notre lit, nos bennes avec des palots de paille bâchés et on a nos gros sacs de couchage pour passer la nuit", explique l'une des agricultrices mobilisées.

"On se doit d'avoir une conduite exemplaire"

Un peu plus à l'ouest, sur l'A10, Nicolas Granvillain, agriculteur céréalier en Eure-et-Loir, se prépare lui aussi à dormir sur place. "Je suis en train de préparer mon lit et la couette. Après on va aller voir les copains pour leur dire au revoir et se coucher".

Comme sur les autres points de blocage, les agriculteurs sont venus avec des groupes électrogènes et des tentes. Plus loin, un buffet a été monté et mis à la disposition des agriculteurs, encore mobilisés malgré la nuit noire sur l'axe routier. Des packs d'eau ont aussi été acheminés, le tout conservé dans un frigo, installé en plein milieu de l'autoroute.

Des agriculteurs en colère ont passé la nuit du lundi 29 au mardi 30 janvier 2024 sur l'A11 près de Paris.
Des agriculteurs en colère ont passé la nuit du lundi 29 au mardi 30 janvier 2024 sur l'A11 près de Paris. © BFMTV
"Ça nous permet de tenir, de garder des forces et de tenir les gars éveillés pour tenir la journée", confie sur BFMTV Victor Rabier, président des Jeunes agriculteurs de l'Essonne.

D'autres campements provisoires d'agriculteurs en colère ont été installés sur l'A16 près de Beauvais (Oise) ou encore l'A4 à hauteur de Jossigny (Seine-et-Marne) et l'A1 vers Chennevières (Val-de-Marne) en Île-de-France.

Un seul mot d'ordre: respecter les lieux et donner une bonne image de la mobilisation. "On se doit d'avoir une conduite exemplaire. Soyons respectueux des biens, des personnes et soyons modérés dans nos consommations", lançait l'un des agriculteurs rassemblés sur l'A1 ce lundi soir.

Dès le petit matin ce mardi, d'autres agriculteurs ont pris la relève, car tous sont déterminés à ne rien lâcher et rester camper plusieurs jours aux portes de Paris s'il le faut.

Lina Boudjeroudi, Lucas de Villepin et Clément Gauvin avec Alixan Lavorel