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Paris Île-de-France

Afghans sous surveillance accueillis à Noisy-le-Grand: la maire dénonce "le manque de transparence"

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Brigitte Marsigny, maire LR de Noisy-le-Grand, a affirme qu'elle n'avait pas été prévenue de l'arrivée de cinq Afghans placés sous surveillance de la DGSI dans sa commune.

Les évacuations depuis l'Afghanistan se poursuivent, près d'une semaine après la prise du pays par les talibans. En France, un millier de personnes ont été rapatriées de Kaboul. L'un d'eux, soupçonné d'avoir des liens avec les talibans a été placé en garde à vue. Lui et cinq de ses proches se trouvaient en isolement sanitaire à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une situation que la maire de la commune, Brigitte Marsigny (LR), affirme avoir appris sur BFMTV.

L'élue dénonce dans un communiqué de presse "le manque de transparence et d'information de la part des services de l'État". Brigitte Marsigny a également écrit au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour lui faire part de sa stupéfaction et lui demander des explications.

"Je demande fermement à ce qu'on puisse m'expliquer ce qu'il en est exactement lorsqu'ils auront fait les démarches qui s'impose, en espérant qu'il ne se passe rien d'ici là", insiste-t-elle sur BFMTV.

"Je suis très inquiète pour ma population, ajoute Brigitte Marsigny (...) On ne peut pas les laisser dans une résidence où il y a 184 personnes, de mémoire, dont deux tiers d’enfants."

"S'il est avéré que les cinq personnes présentes à Noisy-le-Grand sont effectivement proches des talibans, le maire de Noisy-le-Grand demande à ce qu'ils soient placés hors du territoire communal et national", conclue-t-elle enfin.

Cinq Afghans sous surveillance, l'un en garde à vue

Les cinq Aghans en question font l'objet d'une "mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance" (Micas), prévue dans le cadre des lois antiterroristes et donc de mesures de restrictions de liberté. Ils doivent dans ce cadre remplir un certain nombre d'obligations et sont suivis par les services de renseignement.

L'individu placé en garde à vue a quitté Noisy-le-Grand malgré sa quarantaine sanitaire. Les services de renseignement l'ont suivi pour tenter de voir où il se rendait avant d'être interpellé. Il ne s'agit pas du principal profil qui inquiétait les autorités, mais d'un membre de sa famille.

L'individu au profil le plus inquiétant est un rapatrié afghan soupçonné d'être en lien avec les talibans. Ce dernier "a a aidé à l'évacuation de Français, de personnes qui ont travaillé pour la France lors de l'évacuation de l'ambassade", a précisé ce mardi sur BFMTV Gabriel Attal. Après vérifications à l'occasion de son rappatriment, "il a été mis en lumière qu'il aurait eu un lien avec les talibans, qui reste à définir", a-t-il ajouté.

Louis Chahuneau