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La lavande de Provence menacée par une bactérie

Vue d'un champs de lavande à Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), le 18 juin 2017.

Vue d'un champs de lavande à Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), le 18 juin 2017. - Boris Horvat - AFP

Alors que les demandes pour la lavande explosent dans le monde, une bactérie altère la production des cultivateurs de Provence, ce qui limite l'expansion et la longévité des cultures.

La lavande, qui fait la fierté de la Provence, connaît depuis de longues années une croissance colossale, mais ses champs et par ricochet son essor, sont fragilisés par une bactérie.

"Il y a de petits insectes qui lui veulent du mal", déclare Philippe Roux, directeur régional du Gnis (interprofession des semences) Sud-Est, qui a exposé le problème au salon de l'agriculture. En cause: de petites mouches aux yeux rouges, appelées cicadelles, qui transmettent une bactérie qui empêche la sève de monter dans la plante.

Explosion de la demande

En France, la culture de la lavande "a connu une augmentation des surfaces de 47% en dix ans", souligne le directeur régional. La précieuse huile essentielle issue des célèbres champs de fleurs mauves "a vu sa demande exploser ces dernières années", confirme-t-il.

Conséquence, une forte augmentation du cours mondial. Mais "depuis le début des années 2000, le dépérissement limite l'expansion et la longévité des cultures", déplore Philippe Roux. Le GNIS a ainsi enregistré une baisse de 50% du rendement en huiles essentielles. En tout, ce sont plus de 25.000 hectares de lavande "vraie" et de lavandin (variété hybride de lavande "vraie" et de lavande aspic, plus productive et résistante aux maladies) qui font vivre 2000 producteurs.

Les planteurs demandent donc des plants sains: "La filière a mis en place une certification pour garantir la qualité des plants sains", afin de maintenir la culture qui représente, outre ses paysans, quelque 25.000 emplois induits, indique Philippe Roux. Il y a désormais un à deux ans d'attente pour avoir des plants, ce qui limite l'expansion des cultures en France.

De nouveaux bassins de production

La France a ainsi perdu il y a quelques années son statut de premier producteur mondial, au profit de la Bulgarie. La demande très forte a même donné lieu à l'émergence de nouveaux bassins de production, dans le Sud-Ouest, principalement dans le Quercy, et jusqu'en région parisienne.

Cependant les surfaces n'y excèdent pas quelques hectares et la majeure partie des cultures restent concentrées dans le Sud-est, en premier lieu sur le plateau de Valensole, dans les Alpes de Haute-Provence, et dans les départements voisins de la Drôme, du Vaucluse et de l'Ardèche, principalement.

Salomé Vincendon avec AFP