"Ils gagnent en popularité": un ticket gagnant du loto accroît les ventes des buralistes

Panneaux annonçant un buraliste à Cannes. - Joël Saget
Un chèque XXL - assorti d'un défilé de zéros qui n'en finit pas - placé devant la tête du héros du jour qui prend la pose tout en conservant ainsi son anonymat. La photo publiée jeudi dernier par la Française des jeux pour célébrer le récent lauréat de son loto est aussi classique que la somme décrochée est spectaculaire.
Ce 22 décembre, la FDJ a ainsi remis 25 millions d'euros au gagnant de son tirage jackpot en date du 5 décembre. L'heureux homme est ainsi devenu le bénéficiaire le plus riche de la loterie nationale pour l'année 2022, et le troisième gain le plus important de toute l'histoire du jeu.
"Les points de vente gagnent en popularité"
Et il n'est pas le seul à se frotter les mains. Car - dans une moindre mesure certes - le buraliste ayant vendu le ticket décisif a aussi de quoi se réjouir. En effet, un tel gain stimule l'affluence dans la boutique du détaillant, comme le montre une confidence de la FDJ au Parisien jeudi dernier.
"Les points de vente gagnent en popularité dans les jours et les semaines qui suivent l’annonce d’un gain important. Forcément, les gens ont envie de tenter leur chance…", explique ainsi la FDJ auprès du journal francilien.
"Les 25 millions d'euros, c'est vous?"
En l'occurrence, le gagnant de ce jackpot à 25 millions d'euros a acheté son tirage à la civette "Le Bolivar", située sur l'avenue du même nom dans le 19e arrondissement de Paris. La prédiction de la FDJ semble déjà se vérifier selon le témoignage recueilli par Le Parisien de la bouche d'un client ayant passé les portes de l'établissement, attiré par la bonne fortune du lieu:
"C’est vrai ce que j’ai lu dans le journal? Les 25 millions d’euros, c’est bien chez vous? J’espère que vous allez être invités à la Française des jeux! Allez! Moi aussi, je vais tenter ma chance".
Le phénomène a de surcroît vocation à s'étendre d'autant que l'enseigne pourra sous peu arborer en devanture une affichette officielle rappelant l'heureux événement.
Les joueurs pourraient pourtant se décourager, craignant d'arriver après la bataille, l'adage populaire assurant que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit. Sauf que "Le Bolivar" peut déjà se prévaloir d'un beau palmarès. Ses propriétaires se sont ainsi enorgueillis auprès du Parisien d'avoir vu l'un de leurs clients valider 1 million d'euros de gain en 2016, et un turfiste rafler une mise de 221.000 euros l'an dernier.
Période charnière
Outre le seul cas du "Bolivar", la période est charnière pour la vente des tickets de loto et autres jeux de grattage chez les buralistes. Gérard Vidal, alors patron des buralistes haut-garonnais, le soulignait ainsi il y a un an en amont à La Dépêche du Midi: "C'est la période des fêtes. Les pochettes de la Française des jeux sont prisées. C'est un cadeau simple qui est très apprécié. Forcément, on en vend beaucoup".
Au-delà du combo Noël-Nouvel An, le jeu est un incontournable des bureaux de tabac, un enjeu économique permanent. "Le jeu a toujours été très important. Ça fait partie de notre fonds de commerce, c'est dans notre ADN", complétait encore Gérard Vidal.
"C'est souvent un achat par compulsion. Cela représente une part importante de notre chiffre d'affaires. Le jeu vient souvent à la deuxième position".
Un enjeu économique majeur pour les bureaux de tabac
Si on ignore encore le pourcentage qu'atteindra le nouvel essor des ventes du "Bolivar", la part des jeux dans les revenus des buralistes se traduit en des chiffres très concrets, relayés ici par ce site spécialisé.
En 2021, les 30.460 détaillants de jeux estampillés FDJ ont récolté 6,6% des gains totaux, soit 1,24 milliard sur l'année dont 900 millions environ captés par des détaillants physiques (des buralistes dans leur grande majorité, les 300 millions d'euros supplémentaires allant au site et portail de La Française des jeux).
En moyenne, un buraliste gagne donc annuellement 29.580 euros grâce à la commercialisation des tickets et jeux de hasard en provenance de la FDJ, ou encore 2465 euros par mois.
