Mégabassines: des manifestants repoussés par des gendarmes dans le port de La Rochelle

La mobilisation débute, malgré l'interdiction. Après une manifestation avortée vendredi 19 juillet dans un champ en feu près de Poitiers, plusieurs milliers d'opposants aux réserves d'irrigation ont mis le cap ce samedi 20 juillet sur le port de La Rochelle, qu'ils comptent bloquer "symboliquement" pour dénoncer les pratiques de l'agro-industrie.
Alors qu’une grande manifestation est annoncée dès 10 heures, un convoi surprise de tracteurs de militants "anti-bassines" est déjà arrivé sur le port de la Pallice plus tôt dans la matinée.
Un "blocage paysan" sur le port
Des "paysans en tracteur ont surgi depuis le pont de l’île de Ré dès 6 heures du matin pour commencer le blocage du port de commerce de La Rochelle", a annoncé le collectif "Bassines non merci" dans un communiqué.
"Déjouant le dispositif d’interdiction de manifester et pénétrant dans la zone rouge, 200 syndicalistes, paysans, militants écologistes et autonomies, les ont rejoint devant les silos géants l’intérieur du port" a ajouté le collectif à l’origine de cet appel à manifester avec le mouvement des Soulèvements de la Terre.
Selon le collectif "Bassines non merci", les tracteurs ont opéré un "blocage paysan" grâce à une dizaine d’engins agricoles stationnés devant les bâtiments de l’entreprise Soufflé.
"Ces négociants en céréales appuient la construction des méga-bassines pour rentabiliser leurs investissements dans l'agrandissement du port, spéculent sur les cultures intensives des céréales au détriment des terres, de l'eau et des populations, et détruisent les revenus des paysans pour faire grossir les leurs", a précisé le collectif dans son communiqué.
À La Rochelle, les organisateurs ont appelé les opposants aux "mégabassines" à prendre, dès 10 heures, "kayaks, paddles et autres bateaux gonflables" pour bloquer le port agro-industriel "dans une ambiance de carnaval" pour dénoncer les "méga-coopératives" céréalières qu'ils associent à la construction des "bassines".
Cette manifestation a été interdite par la préfecture de la Charente-Maritime, cette dernière craignant que des manifestants n'investissent le centre-ville très touristique en cette période de vacances, faute de pouvoir approcher du port de commerce.
200 manifestants évacués
Un peu avant 11 heures, et après plusieurs sommations, les gendarmes ont usé du gaz lacrymogènes pour repousser les militants qui bloquaient l'accès à l'entreprise. Après négociations et sommations, ils ont évacué quelque 200 manifestants et plusieurs tracteurs d'une rue qu'ils bloquaient devant des bâtiments qualifiés de "sensibles" par la préfecture de Charente-Maritime.
Les manifestants ont reculé sans affrontements dans une nuée de gaz lacrymogène vers une rue du terminal agro-industriel moins exposée selon les autorités, alors que plusieurs milliers d'autres personnes étaient réunies dans un parc du centre-ville près du vieux port.