Vol MH370 de la Malaysia Airlines: périmètre rétréci, sous-marins... Comment vont se dérouler les nouvelles recherches

Il s'agit de l'un des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation. Onze ans après sa disparition, les recherches pour retrouver l'avion du vol MH370 de Malaysia Airlines ont repris dans l'océan indien. Le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke, a fait cette annonce ce mardi 25 février, sans préciser quand elles avaient repris.
Le gouvernement malaisien avait annoncé fin décembre avoir approuvé le lancement de nouvelles recherches pour retrouver le Boeing 777 disparu des radars le 8 mars 2014 avec 239 personnes à son bord.
Le 13 décembre, le gouvernement "a accepté sur le principe la proposition" de l'entreprise Ocean Infinity de poursuivre les investigations, avait précisé le ministre Anthony Loke.
Une entreprise chargée d'explorer la zone
Malgré les recherches entreprises après la catastrophe, considérées comme les plus importantes de l'histoire de l'aviation, l'appareil n'a jamais été retrouvé. Kuala Lumpur avait déjà fait appel à Ocean Infinity en 2018 pour rechercher l'appareil, mais sans résultat. Auparavant, des recherches dirigées par l'Australie avaient eu lieu durant trois années, jusqu'en janvier 2017.
Créée en 2017, Ocean Infinity est une entreprise spécialisée dans la robotique marine et sous-marine. Basée aux États-Unis et au Royaume-Uni, elle dispose notamment d'une flotte de drones de surface navals (USV) et des robots autonomes sous-marins (AUV), qui fonctionnent sans être directement télécommandés par des humains. La société n'a pour l'instant pas communiqué sur la manière dont elle effectue ces nouvelles recherches.
"Il faut du matériel très spécialisé, parce qu'on est sur des profondeurs de 3.000 à 4.000 mètres de fond", explique sur BFMTV Gilles Diharce, contrôleur aérien et auteur du livre Le mystère du vol MH370. Ocean Infinity va essayer de trouver un "champ de débris", voire "l'épave en elle-même si elle est assez intacte", avec une "priorité": retrouver les boîtes noires, affirme-t-il.

Un contrat d'un montant de 70 millions de dollars (66 millions d'euros) a été conclu entre le gouvernement et Ocean Infinity. Mais la Malaisie ne versera pas cette somme à la compagnie si elle ne retrouve pas l'avion, aux termes de l'accord portant sur 18 mois, avait ajouté Anthony Loke en décembre. Les mêmes conditions avaient été appliquées pour les précédentes recherches de la compagnie.
Un périmètre de recherches resserré
Ces nouvelles explorations doivent avoir lieu "dans une nouvelle zone estimée à 15.000 kilomètres carrés dans le sud de l'océan Indien", avait précisé le ministre Anthony Loke en décembre.
Les recherches précédemment dirigées par l'Australie avaient couvert 120.000 kilomètres carrés dans l'océan Indien, mais n'avaient permis de retrouver pratiquement aucune trace de l'avion, seuls quelques débris ayant été récupérés.
Les experts d'Ocean Infinity "sont convaincus que la zone de recherche actuelle est plus crédible, car ils ont déjà couvert une grande zone et pensent qu'il s'agit de la zone qui a été oubliée lors des recherches précédentes", a expliqué Anthony Loke mardi, cité par le Malay Mail, un média malaisien.
"Ils sont convaincus que cette zone donnera des résultats positifs et ils sont prêts à prendre le risque de reprendre les recherches. C'est pourquoi le gouvernement malaisien poursuit les recherches", a-t-il ajouté, précisant que leur durée n'était pas encore établie.
Au total, 239 personnes se trouvaient à bord de l'appareil disparu, dont 153 Chinois, ainsi qu'une quarantaine de Malaisiens et des passagers de 13 autres nationalités dont quatre Français, des Australiens, des Indiens, des Américains et des Néerlandais.
"Nous sommes soulagés et très heureux que les recherches reprennent après une si longue interruption", a déclaré à l'AFP Grace Nathan, une Malaisienne de 36 ans, qui a perdu sa mère dans la catastrophe aérienne.
Les causes de cette disparition restent inconnues. Un rapport rendu public par la Malaisie en 2018 a mis en exergue les défaillances du contrôle aérien et relevé que la trajectoire de l'avion avait été modifiée manuellement, mais n'a abouti à aucune conclusion définitive. Pour Gilles Diharce, s'il y a un "bon espoir" de retrouver l'avion, "il faut accepter que l'on n'aura pas toutes les réponses" sur sa disparition.