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Vice-chancelier allemand: la politique d'austérité de Merkel a renforcé le FN en France

Sigmar Gabriel - Vice-chanceliervice allemand et ministre de l'économie

Sigmar Gabriel - Vice-chanceliervice allemand et ministre de l'économie - Tobias Schwarz - AFP

Le vice-chancelier allemand et ministre de l'économie Sigmar Gabriel dénonce la politique d'orthodoxie budgétaire trop stricte imposée par l'Allemagne en Europe, une des conséquences de la montée des populismes de droite.

Le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a accusé vendredi la politique d'austérité imposée par la chancelière Angela Merkel en Europe d'avoir renforcé le parti d'extrême droite français Front national, arrivé en tête au premier tour d'élections régionales.

"J'ai mis en garde Angela Merkel contre le fait de vouloir dicter cette politique d'austérité à la France", a lancé à Berlin le ministre social-démocrate de l'Economie lors d'un discours tenu lors du congrès de son parti, le SPD allié au gouvernement avec la CDU de la chancelière. Si les conservateurs avaient mieux écouté, "alors (la présidente du Front national Marine) Le Pen ne serait pas arrivée aussi loin qu'elle l'est actuellement", a encore martelé le président du SPD, qui devrait être réélu vendredi pour un quatrième mandat.

"Rien ne coûtera plus cher (...) qu'une victoire du Front National en France"

Lors de la crise de la dette, cristallisée autour de la crise grecque, Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble ont plaidé pour une politique d'orthodoxie budgétaire stricte, symbolisée par la ligne dure imposée au gouvernement grec d'Alexis Tsipras, et à laquelle avait fini par se rallier Sigmar Gabriel. "Rien ne coûtera plus cher (...) qu'une victoire du Front national en France", a insisté Sigmar Gabriel, mettant en garde contre "les populistes de droite" qui fleurissent un peu partout en Europe, comme en Hongrie, en Pologne, en Finlande, en Suède, ou encore en Allemagne, à l'image du parti europhobe et anti-réfugiés AfD (Alternative pour l'Allemagne).

"Le Front national fait campagne en France avec le slogan 'national et social'", a encore rappelé aux quelques 600 délégués de son parti Sigmar Gabriel, insistant sur les deux mots. Le Front national de Marine Le Pen, qui a recueilli dimanche lors d'un scrutin régional en France le plus fort score au niveau national (28%, et jusqu'à 40% dans le Nord et le Sud), espère conquérir plusieurs des 13 régions en métropole. Mais les sondages restent incertains pour le second tour du scrutin, qui doit se tenir dimanche, Marine le Pen et sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, triomphantes lors du premier tour, sont données perdantes dimanche lors du second tour par des instituts de sondage.

A.-F. L. avec AFP