Venezuela: ils volent des animaux au zoo, la police les soupçonne de vouloir les manger

Un bison et son petit à Sainte-Croix en Rhodes, en France, le 25 mai 2016 (photo d'illustration). - Jean Christophe VERHAEGEN / AFP
A l'ouest du Venezuela, dans l'état de Zulia, plusieurs vols d'animaux ont récemment eu lieu au zoo de Maracaibo, à la frontière avec la Colombie. Deux pécaris à colliers, de petits mammifères ressemblant à des sangliers, ont ainsi été volés dans l'enceinte de l'établissement au cours du week-end. Alors que le pays traverse une crise sociale et politique sans précédents, marquée notamment par de graves pénuries alimentaires, la police soupçonne les voleurs d'avoir enlevé les animaux pour les manger, comme le rapporte l'agence Reuters ce jeudi.
"Ce que nous soupçonnons, c'est qu'ils ont été pris avec l'intention d'être mangés", explique Luis Morales, un membre de division locale de la police vénézuélienne.
50 animaux morts de faim au zoo de Caracas
Au total, des animaux de 10 espèces différentes ont été dérobés, d'après le directeur de l'établissement. Parmi eux, un bison qui a d'après lui été "découpé en morceaux". Mais pour Leonardo Nunez, ces enlèvements ont été commis par des "trafiquants de drogue" qui voulaient revendre les bêtes. Deux tapirs, d'autres mammifères sauvages proches des cochons, manquent aussi à l'appel. Leur espèce est considérée comme vulnérable à l'extinction.
Les restrictions en tous genres affectent directement les zoos dans tous le pays, car les établissements n'ont plus assez de nourriture pour nourrir les animaux eux-mêmes. D'après un responsable syndical, 50 bêtes sont mortes de faim au zoo de Caracas, la capitale du pays, en 2016.
Pour pouvoir se nourrir, de très nombreux habitants sont forcés de fouiller les poubelles. Le président vénézuélien Nicolas Maduro considère que les pénuries alimentaires sont la responsabilité des opposants qui manifestent depuis de long mois contre son régime socialiste et sont accusés par le gouvernement de vouloir fomenter un coup d'Etat avec le soutien des Etats-Unis. Alors que le pays est sous la menace d'un défaut de paiement, la situation pourrait encore s'aggraver dans les mois qui viennent.