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Une Suédoise musulmane qui avait refusé de serrer la main d'un homme lors d'un entretien indemnisée

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - TAUSEEF MUSTAFA / AFP

Une Suédoise vivant à Uppsala a gagné ce mercredi la procédure qu'elle avait intentée contre une entreprise qu'elle accusait de s'être rendue coupable de discrimination à son encontre il y a deux ans lors d'un entretien. Elle avait en fait refusé de serrer la main à un homme en s'appuyant sur sa foi et avait été invitée à partir. Elle touchera l'équivalent de près de 4.000 euros d'indemnités.

Farah Alhajeh touchera 40.000 couronnes suédoises, soit 3.819 euros, après avoir gagné la procédure qu'elle avait lancée devant les Prud'hommes locales, a signalé ce vendredi le New York Times. Le tribunal en a décidé ainsi dans cette affaire qui opposait cette jeune femme de 24 ans, une Suédoise d'Uppsala de religion musulmane, et l'entreprise Semantix. Le litige vieux de deux ans était né après que Farah Alhajeh a refusé de serrer la main d'un homme appartenant à cette société, arguant de sa foi islamique. 

Un entretien en mai 2016 

Les faits remontent à un entretien d'embauche qui a eu lieu en mai 2016. Farah Alhajeh espérait décrocher un poste d'interprète. La personne menant le rendez-vous a alors voulu lui présenter un salarié. La candidate, en réponse, a mis la main sur sa poitrine, sourit et expliqué qu'en tant que musulmane elle préférait ne pas lui serrer la main. Par conséquent, la jeune femme a été congédiée.

"C'était comme un coup de poing au visage. C'était la première fois que ça suscitait une réaction et elle était vraiment brutale", assure-t-elle à présent.

Dans son arrêté, la justice suédoise a estimé que l'intéressée "adhérait à une interprétation de l'islam interdisant de serrer la main avec une personne du sexe opposé à moins qu'il ne s'agisse d'un membre de sa famille. Son refus de serrer la main est donc une manifestation de sa foi religieuse protégée par l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'Homme". 

La position de Semantix dans cette affaire était simple: elle soutient qu'elle ne pouvait accepter qu'une personne en son sein fasse une différence entre hommes et femmes au moment de les saluer. La cour a approuvé ce principe mais a ajouté que rien n'obligeait à inclure la poignée de mains dans les salutations. Farah Alhajeh maintient de son côté que dans un environnement mixte elle ne fait aucun distinguo entre les uns et les autres: elle refuse ainsi d'entrer en contact avec une femme si des hommes sont dans le même espace. 

Robin Verner