Le directeur de la centrale de Zaporijia arrêté par les Russes selon l'agence nucléaire ukrainienne

Vue de la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine. - AFP
Igor Mourachov, directeur de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les Russes, a été arrêté vendredi dans l'après-midi par les forces de l'envahisseur. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Petro Kotine, patron de la société Energoatom, qui administre le site en temps normal, ce samedi sur Telegram, comme l'a noté le site de l'agence Reuters ici.
"Il a été sorti de la voiture, on lui a bandé les yeux et il a été emmené en voiture pour une destination inconnue", a déclaré Petro Kotine, qui a souligné qu'il n'avait pas connaissance du sort du directeur depuis son interpellation. Cette arrestation "compromet la sûreté des activités de la plus grande centrale nucléaire d'Ukraine et d'Europe", a-t-il poursuivi, appelant les Russes à relâcher Igor Morachov séance tenante.
Rappelant que ce dernier endossait "la responsabilité exclusive de la sûreté nucléaire et radioactive", Petro Kotine a également réclamé des Russes qu'ils "mettent fin immédiatement à leurs actes de terrorisme nucléaire à l'égard de la direction et du personnel du site nucléaire".
L'Ukraine condamne une "détention illégale"
L'Ukraine a condamné samedi la "détention illégale" du directeur. Dans un communiqué, "le ministère des Affaires étrangères condamne dans les termes les plus forts la détention illégale" d'Igor Mourachov, directeur de la plus grande centrale d'Europe, occupée depuis le 4 mars par les troupes russes et visée à de nombreuses reprises ces derniers mois par des bombardements dont Kiev et Moscou s'accusent mutuellement.
"Ce crime est un nouvel acte de terrorisme d'État de la part de la Russie et représente une grave violation du droit international", a fustigé la diplomatie ukrainienne, appelant la communauté internationale à prendre des mesures en ce sens.
Outre l'occupation russe, le site nucléaire de Zaporijia est l'objet de frappes depuis des semaines, ce qui inquiète Kiev et l'ensemble de la communauté internationale au plus haut point. Une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est rendue en septembre dans la centrale. L'agence onusienne prône la mise en place d'une zone de sécurité autour du site.