Turquie: arrestation de plus de 1.000 putschistes présumés

Devant la prison de Sincan près d'Ankara, le 28 février 2017 où étaient jugés des putschistes turcs présumés - Adem ALTAN, AFP/Archives
La police turque a arrêté mercredi plus de 1.000 personnes soupçonnées d'appartenir à la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué de juillet, a annoncé le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.
"Ce matin, une opération a été lancée dans 81 provinces. Elle se poursuit. Au moment où je vous parle, 1.009 (personnes) ont été arrêtées dans 72 provinces", a déclaré Süleyman Soylu, cité par l'agence de presse progouvernementale Anadolu. "C'est une mesure importante dans l'intérêt de l'Etat de la République de Turquie", a déclaré le ministre.
46.000 personnes incarcérées
Selon Anadolu, quelque 8.500 policiers participent à ce coup de filet qui s'inscrit dans de vastes purges lancées après une tentative de coup d'Etat dans la nuit du 15 au 16 juillet.
Depuis le coup de force, plus de 46.000 personnes ont été incarcérées et plus de 100.000 limogées ou suspendues. Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens qui dénoncent une répression tous azimuts qui vise notamment les milieux prokurdes et des médias.
Fethullah Gülen, un prédicateur septuagénaire qui vit aux Etats-Unis, est désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué de juillet, ce que l'intéressé dément catégoriquement. Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, d'être à la tête d'une "organisation terroriste" qui a infiltré les institutions pour construire un "Etat parallèle".
La Turquie veut que Washington extrade Gülen
Mais le prédicateur affirme diriger un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises baptisé "Hizmet" ("Service" en turc) visant à promouvoir un islam progressiste et éclairé.
Le gouvernement turc a exhorté à plusieurs reprises Washington d'extrader le prédicateur, mais ses demandes sont restées lettre morte jusqu'à présent. Le président turc Erdogan doit rencontrer mi-mai son homologue américain Donald Trump lors d'un déplacement aux Etats-Unis. Le dossier Gülen devrait être l'un des principaux points abordés. Le coup de filet survient 10 jours après la victoire de Recep Tayyip Erdogan Erdogan à un référendum sur le renforcement de ses pouvoirs.