Tunisie : un élu français agressé par des salafistes

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Il était parti assister à un festival en Tunisie, il est revenu avec 15 jours d’incapacité totale de travail. Jamel Gharbi, élu PS au Conseil régional des Pays de la Loire, a été agressé par des salafistes pendant ses vacances. Le 16 août, à Bizerte dans le nord du pays d’où il est originaire, il se promène avec sa femme Françoise et leur fille. La première porte un débardeur, la seconde, 12 ans, un short. Pas du goût de tout le monde.
« J’étais lâché en pâture »
Sur place, une cinquantaine de salafistes sont venus faire la police religieuse, armés de sabres et de bâtons. Voyant la famille, ils leur disent que les tenues sont contraires à l'Islam. « Ils ont commencé par les agresser verbalement, alors j’ai dit à ma femme de s’enfuir avec la petite », raconte Jamel Gharbi. Puis les coups pleuvent : « Des coups sur la tête, le dos, la joue, un lynchage, c’était horrible, cauchemardesque. Ma fille a hurlé "ils vont tuer papa" parce que j’étais en sang, mais personne n’a bougé, personne ne m'a porté secours, j’étais lâché en pâture ». Finalement, l'élu réussit à s'enfuir chez lui où il se barricade avec sa famille. Victime de nombreuses contusions et choqué, Jamel Gharbi s'est vu prescrire 15 jours d'ITT (Incapacité totale de travail). Après avoir porté plainte et pris en charge par l'ambassade de France, il est rentré en urgence avec sa famille. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le président du Conseil régional des Pays de la Loire Jacques Auxiette, et le maire de Paris Bertrand Delanoë l’ont ensuite appelé pour le soutenir.
« A la merci d’une bande de salafistes »
Aujourd’hui, il affirme ne pas vouloir remettre les pieds dans son pays d’origine pendant quelques temps. « Dès que vous sortez de cette prison dorée que sont les hôtels et les plages, vous êtes à la merci d’une bande de salafistes qui font régner la terreur. Pourquoi toutes les femmes sont-elles voilées ? Parce qu’elles ont peur de recevoir des coups, explique-t-il. Il faut qu’on sache que tous les jours on frappe des gens, il y a des blessés. Si vous êtes avec une femme qui n’est pas ce qu’ils attendent, ça déclenche ce qu’il s’est passé pour moi ».