Trump: si Kim Jong-Un s'attaque à Guam, "il le regrettera"

Donald Trump lors d'une réunion de sécurité le 10 août 2017 dans le New Jersey. - Nicholas Kamm - AFP
Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois mis en garde vendredi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, en assurant que si ce dernier attaquait Guam, île du Pacifique et territoire américain, il le "regretterait" amèrement. "S'il fait quoi que ce soit visant Guam, ou un autre territoire américain, ou un allié des Etats-Unis, il le regrettera vraiment et il le regrettera rapidement", a déclaré Donald Trump depuis son golf de Bedminster (New Jersey), en dénonçant un régime "qui se comporte mal depuis des années, des décennies".
Plus tard, Donald Trump a assuré au gouverneur de l'île de Guam lors d'un entretien téléphonique que "les forces américaines sont prêtes à garantir la sûreté et la sécurité de la population de Guam, comme celle de l'ensemble des Etats-Unis", a précisé la Maison-Blanche dans un communiqué. Le président américain tiendra une grande conférence de presse lundi pour parler de cette situation, un exercice qu'il avait boudé ces derniers mois.
Son attitude ne contribue-t-elle pas à faire monter la tension à un niveau dangereux? "Mes détracteurs disent cela parce que c'est moi. Si quelqu'un disait exactement la même chose, ils diraient 'Quelle grande déclaration!'", a-t-il répondu, assurant que des "dizaines de millions d'Américains" étaient heureux qu'un président "parle enfin haut et fort" pour leur pays et ses alliés.
"Angela Merkel ne parle certainement pas des Etats-Unis"
La Corée du Nord a présenté un projet pour tirer quatre missiles au-dessus du Japon vers le territoire américain de Guam, avant-poste stratégique des forces américaines dans le Pacifique. Interrogé sur les propos de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a affirmé ne pas voir de solution militaire à ce conflit, il a estimé qu'elle parlait seulement pour son pays.
"Peut-être qu'elle parle de l'Allemagne. Elle ne parle certainement pas des Etats-Unis, je peux vous le dire", a-t-il affirmé. Angela Merkel a clairement exprimé ses divergences avec le locataire de la Maison Blanche sur ce dossier, affirmant que l'escalade verbale entre Pyongyang et Washington était "une mauvaise réponse".
La scène internationale s'inquiète
Face à une surenchère sans précédent entre Washington et Pyongyang, la Chine a enjoint aux deux pays de "faire preuve de prudence" et a exhorté Pyongyang à éviter les "démonstrations de force". "Nous appelons toutes les parties à faire preuve de prudence dans leurs mots et leurs actions, et à agir davantage pour apaiser les tensions", a déclaré Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Pékin prône une résolution "négociée" du dossier nord-coréen, renvoyant dos à dos Washington et Pyongyang. Le Chine a ainsi proposé à plusieurs reprises, pour désamorcer la crise, un double "moratoire": l'arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens et des manoeuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud.
A Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est dit "très inquiet" des risques de conflit "très élevés" entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. "Il est clairement temps pour toutes les parties de se concentrer sur les moyens de faire baisser les tensions", a renchéri Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
28.500 soldats américains au sud du 38e parallèle
Un responsable de la Maison Blanche a toutefois indiqué qu'il ne fallait pas voir dans les propos du milliardaire le signe d'une action militaire imminente. "Il y a des plans militaires pour à peu près toutes les crises du globe (...) Ces plans sont continuellement mis à jour et présentent des options au président. Il n'y a rien de nouveau", a dit ce responsable sous couvert d'anonymat.
L'armée américaine a indiqué vendredi être "prête à combattre" si le président américain en donnait l'ordre. Le Pentagone dispose actuellement de 28.500 soldats au sud du 38ème parallèle: armée de l'air, armée de terre, infanterie de marine (les fameux Marines) et, bien sûr, la marine. Pour protéger le terrain des missiles à moyenne portée de Kim Jong-Un, les Etats-Unis ont déployé un bouclier anti-missiles, le THAAD, qui peut intercepter les lanceurs à haute altitude.