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Témoignage d'un rebelle franco-libyen à Benghazi

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Hicham est « prêt à faire ce qu'il faut pour défendre la révolution ». Alors que plusieurs États s'apprêtent à engager des frappes militaires contre l'armée de Mouammar Kadhafi en marche vers Benghazi, ce jeune rebelle franco-libyen témoigne sur RMC.

Hicham fait partie des milliers de « rebelles » retranchés depuis plusieurs semaines à Benghazi, considérée comme la dernière place forte résistant au régime de Kadhafi en Libye. Ce jeune franco-libyen a rejoint la révolution dès le départ du soulèvement populaire, et compte bien défendre la ville à tous prix. Céline Martelet a recueilli son témoignage pour RMC.

« Je vois mes voisins sur les toits, en mode armé »

« Je vois mes voisins sur les toits, en mode armé. Ils ne savent pas encore vraiment si des gens vont arriver ou pas, mais vu que notre route est une route principale, les types sont prêts à défendre leur quartier contre les soldats des brigades de sécurité de Kadhafi, les mercenaires. Sur un pont en fer, le Pont de la route de Tripoli, ils viennent de fermer une des voies avec une voiture et ils ont mis une batterie anti-aérienne au dessus, pour pouvoir abattre les avions qui viennent », explique-t-il. Quand on lui demande s'il compte rester à Benghazi, il répond: « Vu que je me suis pas mal investi, c'est vrai que c'est devenu un peu risqué. Nos visages sont connus déjà. En ce moment même, je peux vous dire qu'ils écoutent les conversations téléphoniques, ils savent très bien à qui est le numéro, qui parle, où il habite ».

« C'est pas une mort plus nulle qu'une autre... »

« Pour l'instant ils ne peuvent pas faire grand-chose, parce que la ville est avec nous. Mais bien sûr si jamais ils arrivaient à la prendre, ils commenceraient à sortir les révolutionnaires qui s'investissent, ceux qui ont fait des trucs. Bien sûr ils les condamneraient à mort. Mais c'est pas ça qui me fait le plus peur, si vous voulez. La condamnation à mort, à partir du moment où on se bat pour la liberté, c'est pas une mort plus nulle qu'une autre. Il vaut peut-être mieux mourir comme ça que mourir à 80 ans de la maladie d'Alzheimer. Mais il faut chercher aussi à survivre, peut-être qu'on pourrait être plus utiles à l'extérieur, c'est ce que me disent plein de gens. Donc pour l'instant on est là, prêts à toute éventualité et prêts à faire ce qu'il faut pour défendre la révolution ».

La Rédaction, avec Céline Martelet