Tchétchénie: Kadyrov dément les arrestations d'homosexuels

Le président de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov à Moscou le 1er décembre 2016 - Natalia KOLESNIKOVA , AFP/Archives
Deux semaines après les révélations du journal indépendant Novaïa Gazeta , le président de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov, a démenti mercredi toute arrestation d'homosexuels dans la république russe du Caucase, dénonçant comme des "provocations" les articles de presse publiés par le journal.
"Des articles provocateurs sur la Tchétchénie (ont été publiés), rapportant de soi-disant arrestations", a déclaré Ramzan Kadyrov lors d'un entretien avec le président Vladimir Poutine, cité par les agences russes.
"C'est même gênant d'en parler. Il y aurait soi-disant des arrestations, des meurtres, (les journaux) ont même donné le nom" d'une des victimes, a-t-il poursuivi. "Mais il est vivant, en bonne santé et se trouve chez lui", a-t-il assuré.
Plus de 100 homosexuels auraient été arrêtés
Fin mars, une enquête du journal indépendant Novaïa Gazeta a révélé que les homosexuels sont devenus la cible des autorités en Tchétchénie, société conservatrice où l'homosexualité, considérée comme un tabou, est un crime passible de mort dans la majorité des familles.
Selon le journal, les autorités locales ont arrêté plus de 100 homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur". Toujours selon Novaïa Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures.
Des homosexuels tchétchènes ayant fui à Moscou ont affirmé à l'AFP avoir été battus et détenus "dans une prison non-officielle", et vivre aujourd'hui la peur au ventre d'être identifiés et traqués par leur famille.
En Tchétchénie les gays "n'existent pas"
Interrogé sur ces accusations, le porte-parole de Ramzan Kadyrov avait éludé le problème en assurant qu'il ne peut pas y avoir d'exactions contre les gays puisque ceux-ci "n'existent pas" en Tchétchénie.
La parution de cette enquête a suscité une vague d'indignation à l'étranger, dont celle de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, qui s'est dite lundi "troublée" par ces informations.