Taux record de gaz à effet de serre dans l'atmosphère

Les concentrations des principaux gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère ont atteint leur niveau le plus élevé depuis l'aube de l'ère industrielle, selon l'Organisation météorologique mondiale. /Photo prise le 24 novembre 2010/REUTERS - -
GENEVE (Reuters) - Les concentrations des principaux gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère ont atteint leur niveau le plus élevé depuis l'aube de l'ère industrielle, a annoncé mercredi l'Organisation météorologique mondiale.
Les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), de méthane et de protoxyde d'azote (N2O) ont continué d'augmenter en 2009 - dernière année d'observation prise en compte - malgré la crise économique mondiale, a souligné l'OMM, qui dépend de l'Onu, dans son dernier bulletin sur les GES.
L'augmentation des quantités de GES dans l'atmosphère provoque une hausse des radiations dans l'atmosphère, ce qui réchauffe la surface de la Terre et provoque des changements climatiques.
"Les principaux GES durables, dont le CO2, le méthane et le N2O, ont atteint leurs plus hauts niveaux enregistrés depuis le début de l'ère industrielle, et cela malgré le récent ralentissement de l'économie", a déclaré Jeremiah Lengoasa, secrétaire général-adjoint de l'OMM, lors d'un point de presse.
Il faudra un siècle environ pour que le CO2 disparaisse de l'atmosphère en cas d'arrêt total des émissions de GES.
Le CO2 est le principal GES provoqué par les activités de l'homme sur la Terre, représentant 63,5% des radiations totales. Sa concentration a augmenté de 38% depuis 1750, principalement en raison des émissions des combustibles fossiles, de la déforestation et des modifications dans l'utilisation des terres, indique l'OMM.
Les émissions naturelles de méthane dues par exemple à la fonte de la calotte arctique ou de la hausse des précipitations dans les zones humides - elles-mêmes résultant du réchauffement général de la planète - deviennent de plus en plus importantes.
Cela pourrait avoir un effet de boucle par lequel le réchauffement climatique libère des quantités de méthane dans l'atmosphère qui, à leur tour, contribuent à réchauffer la planète.
Ces émissions naturelles pourraient expliquer pourquoi les quantités de méthane ont augmenté dans l'atmosphère ces trois dernières années après une stagnation d'une dizaine d'années.
Les activités de l'homme comme l'élevage de bétail, la culture du riz, l'exploitation des combustibles fossiles et l'ensevelissement des déchets sont responsables de 60% des émissions de méthane, le solde provenant des sources naturelles.
Les conclusions de l'OMM seront examinées lors de la conférence internationale de Cancun, du 29 décembre au 10 décembre, sur les changements climatiques.
Jonathan Lynn; Eric Faye et Jean-Loup Fiévet pour le service français