Taponier et Ghesquière, otages depuis un an

Les journalistes Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont passé un an entre les mains des talibans ou de responsables de tribus afghanes. - -
Il y a un an, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, deux journalistes de France Télévisions étaient enlevés avec leurs trois accompagnateurs afghans, par des talibans présumés à 60 km de Kaboul, dans la province montagneuse de Kapisa, alors qu'ils tournaient un sujet pour le magazine de France 3 "Pièces à conviction". Un an de captivité et un an d'attente, pour leurs proches.
« Amaigris, énervés, mais leur moral est bon »
Les parents de Stéphane Taponier sont sortis du silence ce mardi et ont été reçus au Quai d'Orsay pour regarder la vidéo des otages, reçue par les autorités la semaine dernière. Gérard, le père de Stéphane, raconte : « Ils sont très amaigris mais ils ont bon moral et puis ils sont très énervés. Ils demandent qu’on les libère le plus rapidement possible. On est très émus. La vidéo est très courte, on aimerait qu’elle soit beaucoup plus longue et qu’ils soient vite libérés. »
« On a l'impression de se faire balader »
Thierry Taponier, le frère de Stéphane, a lui aussi vu la vidéo. En colère, il explique sa déception : « On s’attendait à quelque chose de plus, à un cadeau pour Noël et pas à une petite vidéo de 30 secondes. On tombe toujours sur la même chose, qu’ils sont en bonne santé mais ça on s’en fout, on le sait déjà. On a l’impression de se faire balader. Maintenant on aimerait bien savoir comment ils vivent et ce qu’ils font. »
« La discrétion est un paramètre important »
Critiquant la prise en charge du dossier par les autorités, la famille de Stéphane Taponier regrette d'avoir si peu de nouvelles sur l'évolution de la situation. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro leur répond, tentant de les rassurer : « Nous comprenons et nous partageons, nous aussi nous attendons et nous travaillons pour que la libération intervienne. Depuis le début nous avons voulu garder une liaison très étroite avec la famille. Vous savez que la discrétion est un paramètre important. Nous n’avons jamais caché que c’était difficile et compliqué mais nous n’avons jamais non plus mis en sourdine tous les efforts que nous faisons et nous allons continuer, comme nous l'avons dit aux familles. »
De nombreux événements sont organisés ce mercredi pour célébrer ce triste anniversaire : les portraits des deux journalistes projetés sur l'Arc de Triomphe à Paris, un grand rassemblement à l'hôtel de ville de Paris, un concert à Montpellier et des réunions de soutien dans de nombreuses villes en France.