Syrie: 40 camions chargés d'aides en attente

Un vieil homme syrien montre le 1er mars 2018 une photo de famille qu'il a trouvée dans les décombres de sa maison à Kafr Batna, dans l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale, près de Damas, bombardée par les forces du régime - AMER ALMOHIBANY, AFP
Plus de 40 camions chargés d'aides n'ont toujours pas pu pénétrer dans l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale, suscitant de nouveaux appels en faveur d'un cessez-le-feu conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU votée samedi et non suivie d'effet.
Trêve unilatérale
Les Etats-Unis ont appelé jeudi la Russie à faire pression sur le régime du président syrien Bachar al-Assad pour qu'il respecte le cessez-le-feu dans cette enclave, jugeant son échec "inquiétant".
"L'échec du cessez-le-feu fait douter de la détermination de la Russie à faire baisser la violence et négocier un règlement politique", a déclaré la porte-parole du Pentagone, Dana White, au cours d'un point de presse.
De leur côté, les forces syriennes et russes maintiennent la pression militaire sur cette zone d'une centaine de kilomètres carrés qui constitue le dernier bastion rebelle aux portes de Damas, leur trêve unilatérale controversée n'ayant toujours pas eu les conséquences humanitaires escomptées sur le terrain.
Un couleur humanitaire vide
"Les forces du régime ciblent les villes de Douma, Arbine, Harasta et Hammouriyé", tandis que dans le secteur d'Al-Marj, une ligne de front, les affrontements continuent entre le régime et Jaich al-Islam, l'une des principales factions rebelles, a indiqué l'OSDH.
Quant au couloir humanitaire établi au niveau du secteur d'Al-Wafidine, mis en place à la faveur de cette pause pour permettre l'évacuation des civils ou des blessés et l'entrée des aides, il est resté globalement vide pour la troisième journée consécutive.
Seuls deux Pakistanais, un septuagénaire et son épouse installés depuis des années en Syrie, ont été évacués mercredi, selon le Croissant-Rouge syrien.
Pris en otage
L'armée russe a accusé jeudi les groupes rebelles d'empêcher les civils de quitter l'enclave. "Ces trois derniers jours, les gens n'ont pas pu quitter la Ghouta orientale. Des formations armées illégales les ont pris en otage et ne les laissent pas partir", a indiqué l'armée russe dans un communiqué, affirmant que des "dizaines" de personnes avaient tenté de partir.
Ce que les rebelles ont démenti en soulignant, comme certains civils, que les habitants avaient peur de se retrouver aux mains du régime, ou de mourir sous les frappes.
Des civils sous les décombres
Des combats au sol entre forces du régime et Jaich al-Islam ont eu lieu par ailleurs jeudi à Chifouniya, dans le nord-est de l'enclave largement détruite ces derniers jours.
"Il n'y a pratiquement pas de vie là-bas, la zone est complètement détruite et des civils sont ensevelis sous les décombres", a déclaré Siraj Mahmoud, porte-parole des secouristes des Casques blancs, qui opèrent en zones rebelles.

Mais le bilan humain de cette campagne lancée le 18 février a continué d'augmenter même après la "pause humanitaire", plusieurs corps ensevelis sous les décombres et inaccessibles sous le déluge de feu ont été retirés ces derniers jours.