Serge Lazarevic: "J'ai perdu une vingtaine de kilos, mais ça va"

- - Capture BFMTV
Ce sont ses premiers mots publics depuis sa libération. L'ex-otage français, Serge Lazarevic, s'est exprimé ce mardi soir, sur une chaîne de télévision locale, Télé Sahel, depuis Niamey, au Niger.
"Je voudrais remercier le président du Niger qui est là, et je voudrais remercier le peuple du Niger qui a collaboré avec la France", a déclaré l'ancien captif.
"Je suis encore vivant, je me tiens debout." Au cours d'une très courte déclaration, Serge Lazarevic, visiblement très amaigri mais souriant, s'est aussi montré rassurant quant à son état de santé. "J’ai perdu une vingtaine de kilos, mais ça va, je suis bien", a-t-il déclaré devant les caméras, avant de réitérer ses remerciements envers les personnes qui ont travaillé à sa libération.
Le président du Niger satisfait
"Je suis heureux d’accueillir Serge Lazarevic", a ensuite déclaré Mahamadou Issoufou, le président du Niger. "De l’accueillir libre après plus de trois ans. Sa libération s’ajoute à celle des quatre autres libérés en octobre 2013", a-t-il encore ajouté.
"Le Niger a joué un rôle central et le mérite revient à une équipe compétente que j’ai mise en place. (…) et un étroite collaboration avec Mali également", a ajouté le chef d'Etat nigérien. "Il y a un an le président François Hollande m’a demandé de poursuivre les démarches pour obtenir la libération de Serge Lazarevic. (…) Serge Lazarevic doit maintenant se reposer et revoir sa famille, notamment sa fille", a conclu Mahamadou Issoufou.
Attendu à Villacoublay ce mercredi à 7h30
Serge Lazarevic, 51 ans, enlevé dans le nord du Mali le 24 novembre 2011 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sera de retour en France mercredi matin vers 7h30, à l'aéroport de Villacoublay, où il sera accueilli par le chef de l'Etat.
Une libération, et quelles contreparties?
Comme à chaque libération d'otage, la délivrance de Serge Lazarevic soulève plusieurs questions. Selon la présidence nigérienne, elle est le résultat "d'efforts intenses" du Niger et du Mali.
Quelques heures avant les déclarations de ce mardi soir, le président Mahamadou Issoufou avait salué "l'engagement et le professionnalisme dont ont su faire preuve les services nigériens et maliens". Une action également saluée par François Hollande, qui a assuré qu'il "y a eu, pendant de très longs mois, des discussions, et ce sont les autorités du Niger qui une fois encore nous ont permis, avec celles du Mali, d'obtenir cette libération".
Les conditions officielles du retour à la liberté de Serge Lazarevic ne seront jamais dévoilées, mais l'existence d'une contrepartie ne laisse que peu de place au doute, pour de nombreux observateurs. Depuis quelques jours, le site internet d'information Sahelien.com évoquait un échange imminent de l'otage français contre deux islamistes du groupe Aqmi, détenus à Bamako, au Mali. D'autres sources, citées par ce site, évoquaient la demande d'une rançon de 20 millions d'euros.