Premier cas d'Ebola aux Etats-Unis: un couac dans le diagnostic

L'hôpital Texas Health Resources de Dallas, où est hospitalisé le premier malade d'Ebola aux Etats-Unis. - Mike Stone - Getty Images North America - AFP
Vers une psychose Ebola aux Etats-Unis? Alors que les autorités sanitaires s'étaient voulues rassurantes après la déclaration d'un premier cas d'infection au virus sur le sol américain, mardi, un retard dans le diagnostic du malade laisse craindre d'autres cas outre-Atlantique.
Une erreur de l'hôpital
L'hôpital, le Texas Health Resources, a admis avoir fait une erreur en renvoyant le patient chez lui après être une première fois passé aux urgences. "Le patient a dit à l'infirmière chargée d'établir la fiche d'informations qu'il avait récemment voyagé en Afrique", a rapporté mercredi Dr Mark Lester, directeur général de Texas Health Resources.
"Malheureusement cette information n'a pas été transmise à toute l'équipe soignante et n'a pas pu être prise en compte dans sa décision clinique", a-t-il ajouté. Le patient a donc été renvoyé chez lui le jour même, avec un diagnostic "d'infection virale bénigne".
Sans symptôme depuis son arrivée à Dallas le 20 septembre dernier en provenance du Liberia, l'homme a commencé à se sentir mal le 24 et s'est rendu aux urgences le 25 septembre au soir -et non le 26 comme indiqué précédemment par l'hôpital-, avant d'y retourner en ambulance le 28 pour y être placé en quarantaine. Son infection par le virus a été confirmée mardi par deux laboratoires. Le malade se trouve dans un état "grave mais stationnaire", a fait savoir l'hôpital, mercredi.
Plusieurs personnes sous étroite surveillance
Mercredi, les autorités du Texas recherchaient toutes les personnes susceptibles d'être entrées en contact avec le patient, un Libérien revenu du Liberia le 20 septembre. Les responsables sanitaires s'inquiètent du fait que pendant les quatre jours (du 24 au 28 septembre) où il était contagieux sans être en quarantaine, il ait pu contaminer d'autres personnes. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont ainsi affirmé que toutes les personnes qui risquaient d'avoir été infectées faisaient l'objet d'une étroite surveillance médicale.
Parmi eux, "des enfants en âge scolaire ont été en contact avec le patient", a déclaré le gouverneur du Texas Rick Perry. Le proviseur du lycée Emmett J. Conrad de Dallas a informé les parents qu'un élève "aurait été en contact" avec le malade mais qu'il ne présentait "aucun symptôme". "On lui a conseillé de rester chez lui", a ajouté le proviseur. Un proche du malade est suivi de près par les médecins, a par ailleurs indiqué le directeur des services de santé du comté de Dallas, Zachary Thompson.
Un transit par Bruxelles
Pour rentrer du Liberia vers les Etats-Unis, le malade a transité en avion par Bruxelles, a indiqué le ministre de l'Information libérien, mercredi. Mais selon le directeur du CDC, Tom Frieden, il n'y a "aucun risque" de contamination des passagers de l'avion dans lequel il a voyagé (entre le 19 et le 20 septembre, ndlr), car il ne présentait alors aucun symptôme. Pour rappel, la période d'incubation du virus va de deux à 21 jours, et une personne l'ayant contracté n'est pas contagieuse tant qu'elle n'a pas de symptômes (maux de tête, fièvre ou vomissements).
L'annonce de ce premier cas d'Ebola identifié hors d'Afrique chez une personne ayant voyagé en avion a en tout cas fait chuter les actions des compagnies aériennes américaines de plus de 2,5% mercredi, à Wall Street.