"Pas un pas de plus!": l'avertissement de Le Drian à Poutine sur l'Ukraine

Face aux menaces d'attaques russes envers l'Ukraine, Jean-Yves Le Drian s'est montré ferme, ce dimanche, dans un entretien au "JDD", estimant que toute invasion aura "des conséquences massives".

"La situation est très grave." Ce dimanche, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), Jean-Yves Le Drian est revenu sur les inquiétudes générées par la Russie, accusée de préparer une invasion de l'Ukraine. Les États-Unis estimant qu'une action militaire russe étant possible en février. Le ministre des Affaires étrangères a souhaité apparaître ferme face à Vladimir Poutine:

"Toute atteinte nouvelle à l'intégrité territoriale de l'Ukraine aura des conséquences massives. On ne peut pas être plus clair. Ma collègue allemande a dit 'pas un pas de plus', je fais mienne cette expression."

Des sanctions ont été évoquées en cas d'attaque, comme la non mise en œuvre du gazoduc stratégique Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, ou encore l'arrêt de l'accès des Russes aux transactions en dollars, la monnaie reine dans les échanges internationaux.

"Fermeté, solidarité et dialogue"

Le chef de la diplomatie a également détaillé la stratégie de la France, reposant sur trois principes: la fermeté avec la Russie, la solidarité avec l'Ukraine et le dialogue. Tout manquement de Vladimir Poutine entraînera "des conséquences graves" et aboutira "à des sanctions massives", promet-il.

"Nos réponses aux injonctions russes visent à ouvrir des discussions avec la Russie pour obtenir un nouvel ordre de sécurité et de stabilité en Europe", résume Jean-Yves Le Drian, assurant que l'ensemble de l'Europe est sur la même ligne.

Selon lui, le président russe souhaite maîtriser son "étranger proche" et étendre sa "zone d'influence", reprenant là des termes employés par ce dernier. "L'Ukraine en fait partie et est un point de fixation majeure", a-t-il ajouté.

Déplacement en Ukraine en février

Les tensions sont au plus haut depuis fin 2021 autour de l'Ukraine, aux frontières desquelles Moscou a massé des dizaines de milliers de soldats. Si la Russie se défend de tout projet d'attaque, elle exige des garanties pour sa sécurité, dont le rejet d'une adhésion de Kiev à l'Otan.

Lors d'une conversation téléphonique avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a appelé samedi les Occidentaux à "être vigilants et fermes dans les contacts avec la Russie", disant viser "un règlement politique et diplomatique" de la crise. Il aussi appelé à "éviter les mesures susceptibles d'alimenter l'anxiété" et de "compromettre la stabilité financière" de cette ex-république soviétique, l'un des pays les plus pauvres d'Europe.

Jean-Yves Le Drian et son homologue allemande Annalena Baerbock sont attendus en Ukraine les 7 et 8 février.

Clément Boutin avec AFP