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"L'homme au bras d'or": un donneur de sang qui a sauvé 2,4 millions de bébés est mort en Australie

James Harrison lors d'une interviw à CNN en 2015 (photo d'archives)

James Harrison lors d'une interviw à CNN en 2015 (photo d'archives) - Capture d'écran CNN

En donnant à plus de 1.000 reprises son sang, qui contient un anticorps rare, James Harrison a permis de soigner la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né (MHN) chez des millions de femmes enceintes.

Ils sont nombreux à lui devoir la vie. Comme le rapportent plusieurs médias anglo-saxons dont la BBC, James Harrison, un Australien âgé de 88 ans, a trouvé la mort dans son sommeil lundi 17 février dans une maison de retraite de Nouvelle-Galles du Sud.

James Harrison a une histoire toute particulière. Celui qui était surnommé "l'homme au bras d'or" a été au cours de sa vie l'un des donneurs de sang les plus prolifiques du monde en raison d'un anticorps rare, l'Anti-D, présent dans son plasma sanguin. Il aurait donné son sang à plus de 1.000 reprises, soit une fois tous les 19 jours en moyenne.

Celui-ci est utilisé dans la fabrication de médicaments administrés aux femmes enceintes dont le sang risque d'attaquer leur fœtus. Selon la BBC, ses dons auraient permis de sauver 2,4 millions de bébés.

Parmi les pathologies soignées par cet anticorps figure la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né (MHN) qui consiste en l'incompatibilité des globules rouges de la mère enceinte avec celles de l'enfant qu'elle porte.

Le système immunitaire de la mère perçoit alors le fœtus comme une menace et produit des anticorps pour l'attaquer, ce qui peut provoquer des fausses-couches et la perte de l'enfant. Les enfants qui naissaient malgré tout souffraient fréquemment de déficiences de certaines fonctions du cerveau.

"Lorsque je serai assez grand, je deviendrai donneur"

C'est en 1951, alors âgé de 14 ans, que James Harrison a pris la décision de devenir un donneur régulier. À cette époque, celui-ci est opéré de la poitrine, on oui retire un poumon, une intervention qui a nécessité la transfusion de plusieurs litres de sang.

"Quand je suis sorti de l'opération, ou quelques jours plus tard, mon père m’a expliqué ce qu’il s’était passé. Il m’a dit que j’avais (reçu) 13 unités (litres) de sang et que des inconnus m’avaient sauvé la vie. Il était donneur lui-même, donc j’ai dit que lorsque je serai assez grand, je deviendrai donneur", disait-il à CNN en 2015.

On ignore la manière dont le sang de Harrison est devenu si riche en anti-D, mais certains rapports indiquent que cela était lié à la transfusion sanguine massive qu'il avait reçue à son adolescence.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV