Nigeria: deux ans après, bilan limité pour #BringBackOurGirls

Des membres du mouvement "Bring Back Our Girls" ("Ramenez nos filles") manifestent à Abuja le 14 janvier 2016 en faveur de la libération des lycéennes enlevées à Chobok dans le nord-est du Nigeria en avril 2014 par le groupe jihadiste Bo... - PHILIP OJISUA, AFP/Archives
Deux ans après l'enlèvement à Chibok, dans un coin perdu du nord-est du Nigeria, de 276 lycéennes par les islamistes de Boko Haram, la grande mobilisation lancée sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #BringBackOurGirls, présente un maigre bilan: les mots sont restés lettre morte et la plupart des lycéennes captives.
Le mouvement #BringBackOurGirls a sans aucun doute contribué à attirer l'attention sur un conflit obscur qui a fait au moins 20.000 morts et chassé plus de 2,6 millions de personnes de chez elles depuis 2009. Mais deux ans plus tard, il risque de connaître le sort d'autres protestations en ligne à l'influence limitée, estime Ufuoma Akpojivi, spécialiste des médias sociaux à l'université de Witwatersrand de Johannesburg, en Afrique du Sud.
D'après l'expert, ce constat était déjà prévisible quand les partisans de Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud qui était président du Nigeria au moment du kidnapping, "ont jugé que le mouvement était alimenté par l'opposition pour les discréditer". Résultat, "le gouvernement a traité le mouvement comme des criminels" et la politique politicienne a simplement repris ses droits.