Naples, ville-poubelle

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Le nouveau chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi préside aujourd'hui son premier conseil des ministres à Naples. Un choix symbolique pour tenter de résoudre la crise des ordures. C'est la Camorra, la mafia napolitaine, qui est accusée de bloquer toute sortie de crise pour garder la mainmise sur le marché du traitement des déchets.
La situation s'est améliorée au cours des dernières 24 heures, les rues du centre historique de Naples ayant été nettoyées mais la périphérie reste toujours envahie par des montagnes de déchets. La crise dure depuis 14 ans et environ 3000 tonnes d'ordures s'accumulent dans la ville.
Le gouvernement italien devrait annoncer un raccourcissement des procédures pour construire des incinérateurs, l'utilisation de terrains militaires supplémentaires comme décharges et la nomination d'un secrétaire d'Etat délégué, uniquement chargé du problème des déchets.
Liliane Antonelli, enseignante en maternelle à l'école française de Naples, était ce matin en direct dans Bourdin&Co. A cette occasion, elle a témoigné de la situation dans les rues de la ville : « Il a fait 27 degrés il y a quelques jours et, avec la chaleur, l'odeur est nauséabonde. Heureusement, ça va un peu mieux avec la pluie d'hier mais, très vite, il va de nouveau faire chaud. Des rats prolifèrent et les rues sont couvertes d'ordures, même dans les quartiers chics. La nuit, les gens brûlent les poubelles et en signe de protestation, ils étalent les poubelles pour bloquer la circulation des rues. Il y avait encore des tonnes de déchets ce week-end mais, comme par hasard, un grand ménage vient d'être fait alors que Berlusconi arrive à Naples. Nul doute que ça recommencera lorsqu'il repartira ».
Autre anecdote illustrant la gravité de la crise, un couple vivant dans la banlieue de Naples, dans une zone d'enfouissement clandestin de déchets toxiques, a demandé l'asile « sanitaire » à la Suisse pour « sauver sa peau » et celle de son futur bébé.