Les Saoudiennes peuvent désormais conserver leur contrat de mariage

Une Saoudienne au salon du livre de Ryad - Fayez Nureldine-AFP
C'est un petit pas pour les femmes dans ce royaume ultra-conservateur. Les Saoudiennes pourront désormais conserver une copie de leur contrat de mariage. Ce privilège était jusqu'à présent réservé à ces messieurs.
Selon cette directive du ministère de la Justice, les religieux qui enregistrent les contrats de mariage devront ainsi fournir une copie à l'épouse "pour lui permettre de prendre connaissance de ses droits et des termes du contrat". La décision a pour objectif de "protéger les droits de la femme", a indiqué un communiqué du ministère, publié par l'agence officielle. Ce qui signifie qu'en cas de désaccord avec son conjoint, l'épouse pourra se défendre devant les tribunaux.
Augmenter la part de femmes dans la population active
Les choses évoluent tout doucement en Arabie Saoudite, où la mixité est proscrite. Le vice-prince héritier, Mohammed Ben Salmane, a récemment présenté son plan de transformation de l'économie saoudienne, dans lequel il est prévu d'augmenter la part de femmes dans la population active en passant de 22% à 30% d'ici 2030.
Les Saoudiennes ont eu le droit de glisser un bulletin dans l'urne et de se présenter comme candidate pour la première fois en décembre dernier, mais à des élections municipales uniquement. Une vingtaine ont d'ailleurs été élues. Toujours en fin d'année dernière, les veuves et divorcées ont pu obtenir leur propre carte d'identité.
Interdites de conduire
Pourtant, dans ce royaume régi par une version rigoriste de l'islam, les femmes doivent toujours obtenir l'accord d'un homme -un tuteur- pour travailler, voyager ou se marier. Les discriminations sont quotidiennes, à l'exemple de ce café Starbucks, à Ryad, qui a interdit provisoirement l'entrée de sa salle aux femmes après l'effondrement du mur de séparation des clients en fonction de leur sexe.
Et la monarchie reste le seul pays au monde qui interdit aux femmes de conduire. Une interdiction qui coûterait quelque 3,7 milliards de dollars, selon un média britannique qui cite une étude saoudienne. Des campagnes sont régulièrement menées par des militantes afin de lever cette interdiction. En vain.
A ce sujet, le vice-prince héritier a déclaré il y a quelques jours devant des journalistes qu'il revenait à la société saoudienne, et non au gouvernement, de décider si les femmes pourront dans l'avenir prendre le volant. Or, "à ce jour, la société n'est pas convaincue", a-t-il ajouté. Pas encore gagné.