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Moyen-Orient

Les reporters de france 3 détenus depuis 6 mois en afghanistan

A Paris, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a accroché les portraits de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, deux reporters de France 3 enlevés le 29 décembre 2009 en Afghanistan. Les proches et le comité de soutien des deux journalistes ont

A Paris, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a accroché les portraits de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, deux reporters de France 3 enlevés le 29 décembre 2009 en Afghanistan. Les proches et le comité de soutien des deux journalistes ont - -

PARIS (Reuters) - Les proches et le comité de soutien de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont multiplié les manifestations pour marquer les six...

PARIS (Reuters) - Les proches et le comité de soutien de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont multiplié les manifestations pour marquer les six mois de détention des deux journalistes, enlevés fin décembre 2009 en Afghanistan.

A Paris, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a accroché leurs portraits sur les grilles du jardin du Luxembourg ainsi qu'une bâche blanche pour que tous puissent laisser un message à l'adresse des deux reporters de France 3.

"Sois fort", a écrit Thierry Taponier, le frère du journaliste reporter d'images. "On vous attend, on a besoin de vous", a souligné au feutre bleu Ariane Mnouchkine, la fondatrice du Théâtre du Soleil.

De nombreuses municipalités de France, comme Nantes ou Bordeaux, et conseils régionaux, en Aquitaine ou en Poitou-Charentes, ont également déployé des portraits géants sur leurs édifices.

Les deux hommes et leurs trois accompagnateurs afghans ont été enlevés le 29 décembre dernier dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul.

Leur détention dépasse désormais celles, en Irak, des journalistes Georges Malbrunot, Christian Chesnot (127 jours) et Florence Aubenas (157 jours), qui préside aujourd'hui le comité de soutien.

"AIGUILLE" DANS LE PIED DES AUTORITÉS

"Nous sommes nombreux à penser que parler d'eux les sauve non seulement de l'oubli mais les protège", écrivent les membres du comité de soutien dans une tribune publiée par Le Monde.

Ils souhaitent que France Télévisions mentionne tous les jours à l'antenne la situation de Stéphane Taponier et d'Hervé Ghesquière, et non une fois par semaine le jeudi comme c'est le cas actuellement.

Pendant trois mois, sur consigne de la direction de France Télévisions, qui voulait éviter de compromettre les efforts en vue de leur libération, les noms des otages ont été tus et leurs visages n'ont pas été médiatisés.

"Nous devons parler d'eux chaque jour", insiste aujourd'hui le comité de soutien. "Un otage qui compte aux yeux de l'opinion publique (...) devient plus précieux et sera donc mieux traité par ses ravisseurs. Un otage qui compte aux yeux de l'opinion publique, c'est aussi une aiguille plantée dans le quotidien des dirigeants de son pays", rappellent-ils.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, s'est rendu la semaine dernière à Kaboul avec le président de France Télévisions pour plaider la cause des deux reporters.

Ils ont réclamé de nouvelles "preuves de vie" des deux hommes. Le dernier enregistrement vidéo des journalistes remonte à début avril.

"On ne dispose pas vraiment de dernières nouvelles", a confirmé Thierry Taponier sur RTL mardi. "Ce sont toujours un peu les mêmes : ils seraient a priori vivants, en bonne santé et bien traités. Les négociations avanceraient un peu plus", a-t-il ajouté, parlant au conditionnel.

Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF, a espéré que la mobilisation de mardi porte jusqu'à Kaboul.

"Peut-être que Stéphane et Hervé en entendront parler, peut-être que ce sera un soulagement pour eux", a-t-il expliqué à Reuters Television. Désormais, a-t-il rappelé, "nous sommes face à l'une des détentions les plus longues de journalistes".

Antony Paone et Laure Bretton, édité par Sophie Louet