BFMTV
Moyen-Orient

Les chars syriens entrent en action dans Homs

BFMTV
par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Des chars de l'armée syrienne sont entrés en action jeudi dans la ville de Homs, dans le quartier de Bab...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Des chars de l'armée syrienne sont entrés en action jeudi dans la ville de Homs, dans le quartier de Bab Amro tenu par des opposants au président Bachar al Assad et soumis à des bombardements intenses depuis vingt jours.

"Des chars ont pénétré dans la zone de Jobar dans le sud de Bab Amro", a dit à Reuters un militant présent dans la ville, Abou Imad. Des tirs de roquettes, d'obus et de mortier ont également visé le quartier d'Inshaat.

Dans ces deux zones, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) semblaient maintenir leurs positions en dépit des intenses pilonnages.

Dans le quartier de Khalidiya, les habitants ont été appelés à rester chez eux au moment où des tirs de mortier recommençaient à tomber.

"Tout Homs est secoué par des explosions. Que Dieu ait pitié", a commenté un habitant, Abdallah al Hadi.

La situation humanitaire, qui ne cesse de se dégrader à Homs et dans d'autres villes, sera au centre des discussions de la réunion des "Amis de la Syrie" qui s'ouvre vendredi à Tunis.

Les Etats-Unis, l'Union européenne, les pays arabes mais également la Turquie et d'autres pays voisins doivent participer à ce sommet pour demander l'arrêt de la répression menée par le gouvernement de Bachar al Assad depuis maintenant un an.

"Le président Assad veut que la situation de Homs soit réglée dimanche pour préparer le référendum constitutionnel. Ensuite, il s'occupera d'Idlib", a déclaré à Beyrouth une source libanaise proche du gouvernement syrien.

ÉVOLUTION DE LA POSITION AMERICAINE

Cette poursuite des violences intervient au lendemain de la mort du photographe français Rémi Ochlik et de la journaliste américaine Marie Colvin, correspondante du Sunday Times, dans le quartier de Bab Amro.

Les deux journalistes ont été tués lors du bombardement d'une maison que les rebelles avaient transformée en centre de presse improvisé dans ce quartier soumis à des tirs particulièrement nourris.

Le président Nicolas Sarkozy a qualifié la mort des deux journalistes d'assassinat et estimé que l'ère de Bachar al Assad devait prendre fin.

Aux Etats-Unis, les candidats à l'investiture républicaine Mitt Romney et Newt Gingrich ont apporté leur soutien à l'idée d'armer l'opposition syrienne.

"Nous devons travailler avec l'Arabie saoudite et la Turquie pour dire que nous allons fournir le type d'armement nécessaire pour aider les rebelles en Syrie", a estimé Mitt Romney.

La Maison blanche, qui a jusqu'à présent écarté l'hypothèse d'une intervention militaire, a infléchi sa position en jugeant que d'autres options devront être envisagées si une solution politique se révèle impossible.

Mercredi, au moins 80 personnes, y compris des combattants de l'opposition et des civils, ont été tués à Homs après des bombardements, selon des groupes d'opposants.

"Des hélicoptères ont effectué une mission de repérage, puis le bombardement a commencé", a rapporté l'opposant Abou Abei. Des images diffusées par des groupes d'opposition montrent des bâtiments éventrés, des artères désertes et des médecins tentant de soigner des civils.

Des habitants craignent que Homs ne subisse le même sort que la ville de Hama il y a trente ans, lorsqu'une rébellion avait été matée dans le sang par Hafez al Assad, le père de Bachar, faisant 10.000 morts.

Pierre Sérisier et Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser