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Moyen-Orient

Le suspect des tueries, un produit des filières djihadistes

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Le principal suspect des tueries de Toulouse et Montauban fait partie de ces djihadistes français partis suivre une formation au Pakistan et en Afghanistan, où ils ont parfois combattu aux côtés des taliban. Sur RMC, l'avocat de Mohamed Mera explique que l'"engagement politique" de son client ne "laissait pas penser à un certain fanatisme".

Le principal suspect des tueries qui ont fait ces derniers jours sept morts en France fait partie de ces djihadistes français partis suivre une formation au Pakistan et en Afghanistan, où ils ont parfois combattu aux côtés des taliban. Plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d'entre eux ont été interpellés ces dernières années dans le cadre des enquêtes sur les filières islamistes françaises, qui font l'objet d'une surveillance constante des services de sécurité. Une trentaine d'entre eux au maximum auraient participé directement aux combats contre les forces de l'Otan en Afghanistan, selon les services de renseignement français.

Le suspect de Toulouse, Mohamed Merah, 24 ans, un Français d'origine algérienne, avait été arrêté pour avoir posé des bombes à Kandahar et s'était évadé en 2008 de la prison de cette ville du Sud afghan lors d'une opération des taliban, a dit à Reuters le directeur de l'établissement. Il avait alors 20 ans. La police française a arrêté depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis 914 suspects dans des dossiers islamistes et en a emprisonné 224, déjouant de possibles actions, a déclaré en septembre le directeur de la police.

Mohamed Merah correspond au profil des membres de ces groupes aujourd'hui peut-être isolés qui tentent de poursuivre le djihad, la guerre sainte islamiste, après la mort du chef d'Al Qaïda Oussama ben Laden en mai 2011. Pendant les négociations avec l'unité d'élite du Raid, il a "beaucoup parlé de son itinéraire", s'est revendiqué d'Al Qaïda, et a dit vouloir venger des enfants palestiniens, a rapporté le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. L'homme a "à son actif plusieurs actes de délinquance, une petite dizaine, dont certains étaient marqués de violence", a expliqué le ministre. "Sa radicalisation s'est en revanche plutôt faite au sein d'un groupe d'idéologie salafiste et affermie, semble-t-il, lors de deux voyages qu'il a faits, l'un en Afghanistan, l'autre au Pakistan."